Le gouvernement désigné par Said Bouteflika dirige toujours l’Algérie

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Système dégage !
Système dégage !

ALGERIE (TAMURT) – D’un côté, on crie à la victoire en Algérie en avançant que l’ère des Bouteflika, Abdelaziz et Said, est terminée et de l’autre, c’est toujours le Premier ministre et l’équipe gouvernementale désignée entièrement par Said Bouteflika qui dirige les affaires du pays. Une contradiction flagrante qui montre que les choses sont loin d’être classées et que la page du règne des frères Bouteflika n’est pas tournée.

Ils sont toujours là, les ministres, femmes et hommes, qui occupaient des postes ministériels du temps de Bouteflika. Certains, au minimum six ministres, étaient déjà en poste bien avant et pendant des années à l’instar de « l’intouchable » Imène-Houda Feraoun ou encore de Fatma Zohra Zerouati. Sans compter le Premier ministre Nourredine Bedoui qui était ministre de l’Intérieur sous Ahmed Ouyahia pendant très longtemps avant que Said Bouteflika ne lui remette les clés de tout le gouvernement. Depuis le 22 février, début de ce que d’aucuns qualifient de révolution pour que le système politique qui gère l’Algérie « dégage », les manifestants par centaines de milliers exigent le départ de Nourredine Bedoui, tout autant que l’actuel chef de l’état par intérim, Abdelkader Bensalah, sans compter tous les autres hauts responsables qui roulaient pour Bouteflika et qui ne sont pas prêt à changer de fusil d’épaule. C’est le cas, entre autres, de Moad Bouchareb, président illégitime de l’APN (Assemblée Populaire Nationale) désigné aussi la veille du départ de Bouteflika par Said Bouteflika qui l’a imposé par la force en humiliant son prédécesseur légal, Said Bouhadja qui ne voulait pas rouler pour le clan présidentiel.

C’est également le cas de Abdelmadjid Sid Said, secrétaire général inamovible de la très puissante Union générale des Travailleurs Algériens (UGTA). Ce dernier est indéboulonnable. Pourtant, son nom est souvent cité par les manifestants parmi les personnalités indésirables et symbolisant le clan de Bouteflika. Avec toutes ces données palpables et tant d’autres qui ne sont pas du domaine public, comment peut-on dire que le clan de Bouteflika est fini ? Et que la bataille contre le régime de Bouteflika a été remportée suite à la pression du « soulèvement » ? La situation en Algérie est loin d’être manichéenne.

Tarik Haddouche                    

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