Le pays des mots et le pays des sots

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Une douzaine de personnes tuées au pays des mots, le monde entier est dans les rues. Des milliers de personnes tués au pays des sots sans aucun sursaut. Pourquoi ?

Dans le pays des mots, la cuisine est mise en marche aussitôt, ils mettent des mots sur tous les maux, ils les composent quand ça leurs manquent, ils les tordent, les sèchent et les nouent. J’ai pris le pied, c’est même l’orgasme qui envahit mon cerveau, des mots pleut le ciel, des équations de mots, des théories de verbes et de compléments. Il faut trouver le suppôt, celui qui assumera tous ces maux.

Les mots ont pris le pouvoir dans les cités des intellos. Il devient difficile de regarder la télé, ou écouter la radio, sans un Larousse, des adjectifs fleurissent et se repoussent, des recettes à base de mots poussent avec de jolies frimousses, les rencontres des spécialistes de l’islam avec ceux de la guerre donnent des secousses, celles des psychologues et des sociologues nous donnent du sucré salé, et celles des politiques nous donnent la nausée.
Mais ça reste des mots, qui ne tuent personne, des mots partout, et pour tous les goûts, des beaux, des moches et des pas beaux. Il y’en a pour les racistes et les fachos et pour ceux qui crient aux complots. D’autres compositions de mots si on les sépare restent sans goût, « La Liberté d’expression pour tous », « Rire de tout », Le rire, ah le rire ça ne peut être que de tout, « un poids deux mesures » on dirai une œuvre artistique ou de la physique quantique, ils jouent avec les mots comme en mathématiques, scotchant les naïfs à leurs mots, qui attendent des solutions à leurs équations, mais non, au final,il y’a que des mots en conclusion.

Mais moi j’adore les mots, j’ai soif de mots, j’ai faim des mots, je les bois et je les mange à tous les moments, certains d’eux provoquent mes maux, je leurs couds des tricots, pour qu’ils soulagent mes maux, mais au final ce sont que des mots, ils ne tuent même pas les bourricots.

Dans le pays des sots, la cuisine des mots est l’affaire des rois et des dieux. C’est pour cela que je lui ai fait mes adieux, Depuis la nuit des temps, ils nous nourrissaient que de recettes à troisvieux mots. Et comme personne n’est dans son tripot, les mots deviennent des mégots, les armes sont aussitôt brandit par les idiots.
En entrée, on nous servait du charabia dans une belle langue qui s’appelle al arabia. Ensuite, on nous raconte une belle histoire d’el djabha, grâce à laquelle sont devenu des roischouhada. Enfin un dessert pour que nos cerveaux se boudinent, il s’appelle « el dine »

Il faut dire que c’est difficile de faire mieux, faire manger à un peuple depuis son biberon, jusqu’à sa tombe, un plat épicé au pétrole et aux bombes plat préparé à la mosquée d’El Moradia. Ce plat a rempli l’espace-temps d’un rien plein de vide, et comme la nature a horreur du vide l’ignorance prend le relais. Comme l’ignorance est synonyme du vide, la haine et l’intolérance engendre la violence. Les balles dans les trous remplacent ainsi les mots, et la mort ne laisse aucune place pour le sursaut.

Un peuple essaie alors d’innover pour manger sans les kadhis, mais le dieu du roi nous interdit. Il faut manger et se vendre en viager comme Khalida -Ni, sinon vous serez réfrigérés comme Lounesle jeudi, et si vous résistez vous serezépinglé à la « main de l’étranger » comme le peuple de Kabylie.

tamurt_ncafaa@yahoo.fr

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