Le revers de la médaille

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Kabylie
Kabylie

Contribution d’Amnay (Tamurt) – Il est de coutume chez nous, de brosser un tableau des plus idylliques de la vie de campagne. L’air frais, une huile d’olive à la couleur d’or et des figues gorgées de miel. De charmants villages enchanteurs au milieu d’une nature verdoyante et accueillante. Fière d’étaler ses plus belles couleurs, la montagne couve des régions qui se vallonnent en arborant des bosquets de divers arbres séculaires. L’environnement y est enchanteur, invitant tout visiteur à la contemplation d’une beauté légendaire. Des hameaux nichés au flanc des montagnes majestueuses, des oliveraies à perte de vue où le visiteur savoure chaque minute comme du miel. Un vrai paradis bucolique.

Cette description démesurée en ferait rêver plus d’un. Mais, en réalité, cela est valable pour un touriste qui y séjourne pour découvrir de nouvelles aventures et de nouvelles sensations. Hélas, la nature crie haut et fort sa douleur, le pouvoir algérien a laissé putréfier dame nature aux coups de boutoir. L’agression ne se fait nullement en catimini ! Les cerbères d’Alger font des pieds et des mains pour annihiler toute qualité intrinsèque à la Kabylie. L’épée de Damoclès plane tel un couperet au-dessus de nos plaines et montagnes. Et pourtant, d’aucuns ne peuvent nier tout le potentiel latent de la Kabylie.

Au milieu de tout ce fatras, le campagnard, le kabyle des montagnes résiste et ne s’avoue nullement vaincu. Même s’il ne se la coule pas douce comme le pensent les gens de l’extérieur, l’amour charnel qui le tient à cette terre est inénarrable. Les pouvoirs publics ne lui ont guère facilité la tâche. Nonobstant la dureté de la vie de campagne et l’enclavement qu’il endure, le Kabyle reste et restera jusqu’au bout fier d’appartenir à ces protubérances très saillantes des montagnes. Des besognes en longueur de journée. Des hivers rudes où seul l’homme de montagne y résiste en apprivoisant le froid et la neige.

En hiver, la neige tombe en abondance, dressant un tableau édénique. Le vent ulule autour des maisons, des gouttelettes suintent sur les fenêtres. Noyés sous la neige, les hameaux nous renvoient au Grand Nord où la nature est drapée d’un manteau blanc immaculé. Ces épisodes neigeux ne tracent pas seulement un décor enchanteur, car la vague de froid qui y sévit met à nu la politique de bricolage, dont excellent les pouvoirs publics. Sinon, comment expliquer que dans des moments aussi difficiles que l’isolement total que subit de plein fouet une kyrielle de bourgades, les responsables locaux, et même au sommet de l’État, affichent un satisfecit des plus ahurissant ? Targuant leur maitrise de la situation. Ce qui n’est nullement le cas sur le terrain.

Au cours où vont les choses, l’œuvre de Mouloud Mammeri, la colline oubliée risque de devenir une colline de crucifixion, d’autant que le gouvernement algérien lorgne lugubrement cette Kabylie rebelle.

Amnay

5 Commentaires

  1. Arrêtons d’attribuer tout le marasme de la Kabylie aux pouvoirs publics tout en dédouanant ses habitants autochtones. Il ne s’agit pas non plus de charger l’un pour décharger entièrement l’autre, il y’a juste lieu de faire la part des choses et situer exactement les responsabilités. Si le système de gouvernance des régions et des collectivités locales est disqualifié en raison, entre autres, de son caractère hyper centralisé, sur bureaucratisé et foncièrement corrompu, il n’en demeure pas moins que les kabyles, par le truchement de leurs élus légitimes ou illégitimes s’y sont accommodés d’une gestion anachronique de leurs cités et ont assisté à la fois impuissants et crédules à la déchéance de leur environnement dans tous ses aspects. Il faut savoir et avoir le courage et l’honnêteté de se remettre en cause pour pouvoir avancer. Faire endosser tous ses malheurs sur le dos des autres n’est qu’une fuite en avant et ne fera qu’empirer la situation. Un proverbe dit qu’il ne faut jamais montrer la faute des autres avec un doigt sale.

  2. plus que jamais le retour à la nature est sa protection son dispensable pour la suvie et le bien être de l’humain.
    Il es temps de prendre conscience de d’œuvrer pour sauvegarder ce qui reste et d'(entamer la renaissance de ce qui pourrait l’être.
    Nature vie….

  3. « pouvoir publique », « sommet de l’etat », etc.

    Ces abstractions ne peuvent exister dans le vide ou flotter l’air, comme ca, par la magie du voudou. A un certain age, elle sont oblige’es d’avoir une FACE et des NOMS – Tout comme cette neige et ces montagnes – Kabylie.

    Pour moi et tant d’autres grise’s, les noms sont Ferhat, Ait Chabib, MAK et GPK.

    La langue Tafransist elle est interessante, mais pas plus.

  4. Cette terre était comme vous l’avez décrite sur le premier paragraphe, mais malheureusement 50ans d’occupation violente par une peuplade qui ne connaît ni la beauté, ni le respect de rien et de personne et qui par essence même de souiller tout ce qu’ils touchent comme dit le proverbe, vous donnez un paradis à un arabe et il vous rendra un désert.

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