Les Grecs défilent contre les nouvelles mesures d’austérité

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L’an dernier, les cortèges, traditionnels chaque 17 novembre en Grèce pour la commémoration de l’anniversaire de la révolte estudiantine contre la junte des colonels en 1973, avaient attiré 20.000 personnes dans la capitale, selon la police. A Salonique, la 2eme ville au nord du pays, la police a comptabilisé 15.000 manifestants.

Comme l’an dernier, les cortèges d’étudiants, de militants de gauche et d’anarchistes protestaient avant tout contre les réformes d’austérité , hausses des taxes, baisses de salaires etc. introduites par le nouveau gouvernement de coalition, qui va les concrétiser dans le projet de budget 2012 présenté vendredi au Parlement.
« La junte ne s’est pas terminée en 1973, soulèvement contre le gouvernement UE-FMI ! », pouvait-on lire sur les banderoles dans le défilé placé sous la surveillance de quelque 7.000 policiers déployés dans les rues de la capitale grecque.

Le gros des troupes était constitué par des proches de l’opposition parlementaire de gauche, le parti communiste (KKE) et la gauche radicale (Syriza), qui ont refusé de se joindre à la coalition gouvernementale regroupant socialiste, droite et extrême-droite.
Cette entrée de l’extrême droite au gouvernement, une première depuis la chute de la dictature des colonels, a donné un tour très politique à la manifestation. « A bas le gouvernement fascisant », proclamait ainsi une bannière.

Le gouvernement d’union nationale formé vendredi dernier sous la direction de l’ex-vice-président de la Banque centrale européenne Lucas Papademos est bâti sur une alliance historique pour tenter de sauver le pays de la faillite et d’une possible sortie de la zone euro.

Après avoir reçu le soutien de 255 députés sur 300 mercredi soir dans un vote de confiance au parlement, il a engagé des discussions avec les banques du monde entier pour mener à bien la gigantesque et délicate opération d’effacement volontaire de dette qui doit permettre de ramener l’endettement public de la Grèce à 120% de son PIB en 2020 au lieu de plus de 160% actuellement.

Jeudi, à Francfort, le directeur-général de l’Institut international de la finance (IIF) Charles Dallara a estimé un accord possible sur ce sujet dans les prochaines semaines.

Pour assurer le quotidien, et tant que la Grèce est exclue des marchés financiers à long terme pour se refinancer, le nouveau gouvernement discute parallèlement avec les créanciers du pays pour la mise en place du nouveau prêt de 100 milliards concédé lors du sommet de la zone euro du 27 octobre en échange de la poursuite de la cure d’austérité engagée en 2010.

Mais dans l’immédiat, il se heurte à un premier écueil pour obtenir le déblocage d’une tranche de prêt de 8 milliards d’euros vitale pour le pays, qui sans ce versement, risque un défaut de paiement rapide.

Les créanciers du pays, qui ont perdu patience avec la classe politique grecque, exigent de chaque parti politique membre de la coalition gouvernementale qu’il s’engage par écrit à respecter le programme d’austérité. Ce que rechigne à faire le leader de la Nouvelle Démocratie (droite) Antonis Samaras, peu désireux d’associer son nom aux politiques d’austérité mises en place par le précédent gouvernement socialiste.

Tous les efforts faits par le gouvernement et le confortable vote de confiance obtenu par M. Papademos au parlement n’ont pas suffi à rassurer le FMI à Washington, qui a renforcé la pression jeudi soir sur la fragile Grèce en disant qu’il attendait encore un « soutien politique large » aux mesures de redressement économique, avant de reprendre le versement de son prêt.

Bruxelles aussi a manifesté son insatisfaction. Horst Reichenbach, qui dirige la nouvelle « task force » européenne chargée d’aider la Grèce à mettre en œuvre ses réformes structurelles a souligné que « peu d’avancées » avaient été réalisées sur le dossier du recouvrement de l’impôt, chiffrant à 60 milliards le montant des impayés.

1 COMMENTAIRE

  1. Azul
    C’est, en effet, une crise grecque : la Grèce croule sous les dettes et la plus grande fortune de Grèce, l’église et ses immenses biens fonciers et immobiliers, ne paye pas d’impots. Les philosophes grecs du II, III e siècles regretteront leur coup de main aux vagabonds simplets.
    Pareil semble-t-il pour les frotunes colossales que sont les armateurs grecs. Et la, c’est Socrates qui ne reconnaitra pas les siens.

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