Logement, toutes formules considérées, dans la wilaya de Tizi-Ouzou : un déficit énorme

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SOCIÉTÉ (Tamurt) – Il y a un déficit énorme dans la construction et la livraison de logements, toutes formules considérées, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Cette triste réalité a été bel et bien étalée aujourd’hui lors du conseil de wilaya consacré à ce secteur précis. Cette rencontre, présidée par Abdelkader Bouaghzi, et qui a vu la participation de tous les acteurs concernés comme les représentants de l’OPGI, la direction régionale de l’entreprise nationale pour la promotion immobilière (ENPI ex-EPLF), la DUC et les chefs de daïras, a révélé, encore une fois, l’absence flagrante de coordination et de symbiose entre les différentes parties concernées.

Plus grave encore ! Certains responsables sont coupables de graves négligences. A vrai dire, le seul responsable qui a prouvé la maîtrise de ses dossiers tant ses interventions et explications ont été pertinentes est le directeur du logement et des équipements de la wilaya (DLEP). « Honteux à vous !, honteux à vous ! », a répété plusieurs fois le wali à l’endroit de ces agents, responsables d’incuries certaines et répétitives. C’est le cas par exemple de dix logements à Tizi-Ghnif qui sont mis presque aux oubliettes à cause d’un manque de travaux d’assainissement dont la distance de la conduite à raccorder jusqu’à la conduite principale n’est que de dix mètres.

Quand Abdelkader Bouaghzi a tenu coûte que coûte à connaître les raisons de ce non raccordement de ces logements à la conduite principale d’assainissement, le représentant de la DUC (direction de l’urbanisme et de la construction) a évoqué d’une voix timide des raisons d’ordre technique. Le chef de daïra de Draâ El Mizan (la commune de Tizi-Ghnif dépend administrativement de la daïra de Draâ El Mizan) a quant à lui évoqué des motifs d’ordre financier.

Les explications de ces deux responsables n’ont pas convaincu le wali d’où sa réplique sèche : « Honte à vous ! ». Si la bonne réponse au non raccordement de ces dix logements en matière d’assainissement à la conduite principale puisque l’un a évoqué un problème d’ordre technique et l’autre un problème d’ordre financier, en revanche, l’absence de coordination entre eux est prouvée. Toutefois, pris d’un sursaut d’orgueil, le chef de daïra est sorti de la salle de réunion pour donner des instructions à certains de ses collaborateurs pour tenter d’apporter des mesures d’urgence. (Nous l’avons vu et entendu donner ces instructions par téléphone dans une petite salle mitoyenne à la grande salle de réunion).

L’autre responsable jugé « inapte, incompétent et dépourvu de volonté nécessaire à accomplir ses missions » est le directeur de l’OPGI. Celui-ci a été contredit à maintes reprises et par plusieurs de ses partenaires. Le cas édifiant est relatif au choix d’un terrain à Tigzirt pour accueillir des logements. En effet, le directeur de l’OPGI a déclaré que si le choix de terrain n’a pas encore été fait, « c’est parce que celui qu’on nous a proposé n’est autre que celui accueillant une décharge publique ». Le chef de daïra, comme piqué par une guêpe, s’insurgea : « Monsieur le wali, personne, je dis personne ne m’a sollicité pour le choix d’un terrain. Car si c’était le cas, je l’aurais trouvé ! ». Le directeur de l’OPGI n’a pas essayé de prouver le contraire. Dans certaines localités, les logements sont finis mais ne sont pas électrifiés. Sur ce volet, le directeur de l’OPGI a chargé la SONELGAZ. C’est le cas des 20 logements de la commune d’Ifigha, daïra d’Azazga. Selon le premier responsable de l’OPGI, il manque l’installation d’un transformateur et le raccordement de ces logements au réseau électrique. Au niveau de la commune d’Azazga, un programme de 500 logements reste en souffrance. Le chef de daïra a évoqué un problème d’accès au site alors que le représentant de la DUC a évoqué un problème d’opposition citoyenne. Qui a dit vrai et qui a menti. Une chose est sûre, le chef de daïra d’Azazga a répété à maintes reprises que le problème réside seulement au niveau de l’accès au site alors que le DUC n’a pas pu justifier cette « opposition citoyenne ». A noter qu’Azazga n’est pas la seule région à subir le non-lancement d’un programme de logements pourtant inscrit depuis belle lurette.

Tizi-Ghnif a un programme de 200 logements non encore démarré. La commune d’Aghbs a un quota de 240 logements non encore entamé. Les communes de Boghni et des Ouadhias n’ont aucun programme de logements pour la simple raison qu’elles ne disposent pas de terrains d’assiettes. Concernant ces deux communes, Abdelkader Bouaghzi a déclaré l’urgence et la nécessité « absolue » à trouver des terrains d’assiettes devant accueillir la construction de logement « car il hors de question que nous négligions les citoyens de ces deux communes ! ».

Par ailleurs, le wali a chargé les chefs de daïras de se « débrouiller » pour trouver des terrains devant absorber le programme LSP (logement social participatif) dès lors que « les communes n’ayant pas réalisé leurs programmes ne pourront pas bénéficier d’un programme quinquennal 2014-2019 ». Notons enfin que le wali a vivement déploré l’absence de coordinations entre les différentes parties concernées par les projets. « Il faut que vous appreniez à communiquer entre vous et à arrêter des mesures d’actions en commun ! », a insisté le wali qui n’a pas caché sa déception de la malhonnêteté et l’absence de motivation des uns et l’incompétence des autres. Notons enfin qu’Abdelkader Bouaghzi a pris acte des « faux bonds » de la SONELGAZ. C’est pourquoi aussi, il a décidé que la rencontre de jeudi prochain sera consacrée entièrement à la SONELGAZ.

Addenda : situation du programme de logements de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Programme d’avant 2004 au 3I-I2-20I3 : LSL (logement social locatif) : Total= 27602 ; achevés= 8I33 ; en cours de réalisation= I3842 ; non lancés= 5627 livraison 20I3= II20 ; lancement 20I3= 674.
LSP (logement social participatif) : Total= 7 45I ; achevés=4 498 ; en cours de réalisation= 2 78I ; non lancés= I72 ; livraison 20I3= 470 ; lancement 20I3=00.
LPA (logement promotionnel aide) : Total= 2 609 ; achevés= 59 ; en cours de réalisation=I 442 ; non lancés= I I08 ; livraison 20I3= 50 ; lancement 20I3=234.
Total général LSP+LPA : I0 060 ; achevés= 4 567 ; En cours de réalisation= 4 223 ; non encore lancés=I 280 ; livraison 20I3= 620 ; lancement 20I3=234.
Habitat rural : total général =63 320 ; achevés=45 540 ; en cours de réalisation=I6 998 ; non lancés= 6 782 ; livraison 20I3=I0 047 ; lancement 20I3=4 873.
Logement promotionnel (public et privé) : Total général= 6 068 ; achevés=I 235 ; en cous de réalisation= 2 333 ; non lancés= 2 500 ; livraison 20I3=76 ; lancement 20I3=00.
Logement location vente (LLV) : total général=8 042 ; achevés=I 500 ; en cours de réalisation= 360 ; non lancés= 6 I82 ; livraison 20I3=00 ; lancement 20I3=00.
Logement de l’enseignement supérieur (LES) : Total général : 220 ; achevés =00 ; en cours de réalisation=00 ; non lancés=220 ; livraison 20I3=00 ; lancement 20I3=00.

Situation générale du logement se présente ainsi : total général=I2I 3I2 ; achevés=60 965 ; en cours de réalisation=37 756 ; non lancés=22 59I ; livraison 20I3=II 763 ; lancement 20I3=5 78I.

Cette situation, devons-nous rappeler, comporte les programmes d’avant l’année 2004, les programmes quinquennaux 2005-2009 = 2009-20I4. La période de janvier (le mois en cours) n’est pas comprise.

4 Commentaires

  1. sil y a un déficit dans le logement en kabylie, alors ou qu’ils sont logés tous ces arabes qui débarquent et qui occupent des logements neufs spécialement construits pour eux ? pour les kabyles jamais satisfaits de leur sort, les prisons en chantier à elles seules peuvent héberger la moitié de la kabylie.

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