Officialisation de TamazightPourquoi il est plus digne de décliner

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ALGERIE (Tamurt) – Après la déferlante de réactions suite à la pseudo-officialisation de tamazight, le temps semble donner raison à ceux et celles qui dès le départ l’ont qualifiée de non-évènement. Preuve d’une certaine maturité de l’opinion kabyle malgré l’entremise de certaines brebis galeuses pour édulcorer la réalité. Prétendre que ce coup d’épée dans l’eau est capitalisation du combat multigénérationnel pour la cause amazigh est tout simplement une hérésie.

Les souteneurs de l’article 3bis, qu’ils soient du sérail ou de l’opposition, ils présentent cet « acquis » comme historique. Le comble de l’ignominie c’est que les plus zélés attribuent cette historicité au président grabataire Abdelaziz  Bouteflika. Le premier président à avoir officialisé Tamazight. Du déni de soi, on passe à l’autoflagellation.

Si adversaire était respectueux, il aurait commencé par faire son auto critique. Si cette reconnaissance était dénuée d’arrière-pensée et de calculs politiques, il n’aurait pas miné le texte au point d’institutionnaliser le racisme linguistique.

Si cet acquis était le résultat d’une lutte, dont celle des « pétitionnaires », son introduction serait plus  digne. Le pouvoir ne se serait pas contenté d’une ordonnance d’en haut telle une aumône qu’on jette aux pauvres avant de les chasser à coup de savates.

Point de rappel des sacrifices de générations d’écoliers qui tous les 20 du mois d’avril défiaient les gendarmes algériens. Point d’hommage à ces prisonniers qui ont laissé sur les bancs froids de Lambèse les plus beaux jours de leur jeunesse. Aucune reconnaissance pour les 126 vies fauchées à la fleur de l’âge. Point de Matoub, de Mammeri, de Haroun …

La paix qui suit les luttes se doit d’être digne. C’est le moment de rappeler la bravoure de l’adversaire de rendre hommage à ses contradicteurs. Même l’armée française à présenter les armes à feu Ben Mhidi avant de l’exécuter. Mais comme par le passé, on nous coupe toujours l’oreille lors au moment de faire la paix pour qu’on se rappelle à chaque instant le visage de ceux qui nous ont vaincus.

Zahir Boukhelifa pour Tamurt

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