"Pourquoi j'ai adhéré au MAK"

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(CONTRIBUTION DE FATIHA RAHMOUNI A TAMURT) . L’impasse. De cette tumultueuse effervescence, sont nées des solidarités, des sympathies et des amitiés que, seules, de longues années de luttes communes pour un grand idéal peuvent créer et faire verdir et grandir entre les hommes. En cela les marches du 12 et du 19 février 2011 initiées par la « CNCD » et articulées autour des émeutes nationales en ont eu le mérite.

Face à une classe politique obsolète, soit totalement corrompue, mise aux ordres des uns ou des autres, soit désabusée par les ambitions démesurées, étroites et égoïstes de ses leaders, soit complètement affaiblie par de longues années de terrorisme et de mise à l’écart des médias et interdite d’actions publiques, subissant des crises d’identité successives et sans moyens parce que non affiliée à des groupes d’influence au sein du pouvoir, face à ces appareils lourds, appendices de l’Etat; ces organisations, gonflées artificiellement par les divers services, aux discours démagogiques populistes à outrance par moments , arrogants et méprisants, par d’autres, conçus pour accompagner la corruption généralisée, la banalisation du népotisme, du clientélisme, des passes droit, à la dénaturation de l’activité politique, à la décrédibilisassions du militantisme et de l’action bénévole, aux autres discours pompeux, sectaires et si peu sérieux, face à des appareils, pans et fragments de partis qui ont laissé, à petite dose, le désespoir, la démobilisation, les projets de retraites anticipées, les desseins de vies ailleurs, les prospectives macabres devenir peu à peu l’alternative à l’engagement militants désintéressés, aux combats quotidiens et totalement engagés pour la cause du progrès et pour l’émancipation des Hommes, pour l’Etat de droit et pour le respect de la citoyenneté que des femmes et des hommes,de divers horizons de différentes régions se sont mis en quête de solutions à même de transcender cette invalidité politique par la création de mouvements d’opinions, par des propositions de formules de transitions (bien que un peu crédules à l’évidence), par des rencontres informelles, denses et sérieuses entre de nombreux « vieux » militants ,des échanges via internet et utilisation interactive de réseaux sociaux, en particulier par les jeunes etc..

C’est aussi un autre mérite des marches du 12 et 19 fév. 2011 d’avoir cassé les peurs et réserves relatives à l’utilisation de la manifestation de rue, comme forme d’expression, pour l’ensemble des couches et catégories de la société.

La chape de plomb a sauté, la peur a reculé et les revendications tues, jusque la, se sont mise à éclore. Nous n’en sommes qu’au début ! Ces mouvements de masse entrainant des milliers d’individus des différentes couches de la société et catégories socioprofessionnelles ont abouti à la satisfaction d’un certain nombre de revendications notamment salariales et autres mesures prises dans l’urgence en faveur des jeunes et de l’agriculture.

Deux ans après, nous constatons les effets catastrophiques sur le pouvoir d’achat des Algériens et la non application des décisions d’un conseil des ministres tenu à l’occasion pompeusement pour calmer cette effervescence. Des revendications corporatistes, socioprofessionnelles, nous nous dirigerons sans conteste vers des mots d’ordre politiques demandant le changement du mode de gestion des institutions, de la société et de l’Etat, indéniablement, pour la seule raison que le pouvoir en place n’est plus en mesure de faire appliquer ses propres décisions et que les gouvernés s’en rendent compte progressivement mais certainement.

Nous serons alors dans une situation ou « ceux d’en haut ne peuvent plus et ceux d’en bas n’en peuvent plus » vielle formule pour caractériser une situation révolutionnaire. Le pouvoir, disposant, sans limites, des moyens et des réserves financières considérables du pays, usera de toutes ses capacités pour ralentir ce processus et protéger ses arrières mais les lois de l’Histoire sont ainsi faites, bien que complexes, elles ne sont pas corruptibles ! Elles sont inéluctables.

Loin de tout déterminisme ou de conceptions mécanistes, il est évident qu’un système moribond est en attente d’une fin! Les augmentations démesurées de salaires comme attitude immédiate pour contenir la révolte sociale, ou une Révolution et pour attirer la sympathie et l’adhésion de certaines catégories sociales, entrainent nécessairement une inflation durable et de nouvelles inégalités en particulier chez les retraités qu’on a obligé soit directement soit par des formules scélérates à quitter leurs emplois à un âge précoce au moment où ils pouvaient donner le meilleur d’eux même alors qu’à ce même moment le premier ministre se plaignait de la trop mauvaise qualité de notre jeune main d’oeuvre (?).
Ce réservoir de savoir faire, de compétence et d’énergie mis au chômage de manière contrebandière (sous couvert de retraite anticipée) ne peut rester en marge de la société sans affirmer son droit à la dignité et à la reconnaissance par une participation active à la vie économique et sociale sous une forme ou une autre et, par nécessairement une implication politique plus organisées et même organique. Ils refuseront d’être les nouveaux laissés pour compte.

Nous pouvons continuer longuement l’énumération des mécontentements exprimés ou à venir et du nombre de plus en plus grands de couches sociales et de personnalités (en particulier les chefs d’entreprises, cadres et hauts fonctionnaires) lassées par l’incapacité structurelle du pouvoir à mettre en oeuvre une quelconque politique de redressement et par la dilapidation révoltante et effroyable des ressources nationales.

Jamais, malgré un historique héroïque en 56, dans les année 60, 70 et 80, dans sa lutte contre le colonialisme, dans son implication dans la reconstruction des institutions de l’Etat et de l’Université, dans son engagement à coté des paysans sans terre pour l’abolition du féodalisme et du khemassa, dans son combat pour la création de syndicats étudiants démocratiques autonomes contre l’hégémonie du parti unique, dans sa longue résistance à la montée de l’islamisme ravageur et pour l’exigence de la reconnaissance du tamazight comme partie fondamentale de notre identité ,précurseur du mouvement pour les droits de l’Homme, le mouvement estudiantin, après une léthargie et une somnolence de longue durée, n’a montré une force aussi puissante et autonome.

C’est le système mis en place, revu et corrigé, en toute quiétude par le même ministère qui a fini par agacer et les étudiants et les enseignants. Les organisations officielles (UNEA/FLN, UGEL, …) ont été de piètres pompiers. C’est, malgré et contre la médiocrité du système d’enseignement et de formation que l’exigence d’une sérieuse formation de qualité et la garantie d’une équivalence même relative vis-à-vis des universités des pays proches est exigée. De la manière dont est gérée la recherche scientifique avec son système de « stimulation » de mise en place de projets de développement de partenariat avec des universités étrangères ou, dans une moindre mesure, avec des entreprises locales, ou les critères bureaucratiques l’emportent aisément sur la rigueur,la qualité scientifique, la créativité et le résultat ne serait-il pas « légitime » de s’interroger sur l’orientation générale de la recherche scientifique en Algérie et de la considérer comme éminemment « politique » parce que ayant des répercussions immédiates sur nos besoin de développement et notre autonomie de décisions stratégiques économiques et donc politiques ?

Les centaines de milliers de demandeurs d’emplois, que les statistiques officielles s’entêtent à ignorer, qui coupent quotidiennement les routes, qui se mutilent et qui s’immolent, alors que des projets colossaux (autoroute …) sont en chantier dans le pays nécessitant une main d’oeuvre tout aussi colossale et les demandeurs de logements qu’on a « recensé » des centaines de fois depuis des décennies et a qui on dis qu’on a construit trois (3) millions de logements mais que l’on ne peut distribuer pour on ne sait même plus quelle raison ne font-il pas de la politique en réagissant y compris par l’émeute (seul moyen d’expression dont ils disposent après la généralisation des comités de quartier fantoches et des associations maison et de l’interdiction systématique de l’expression démocratique) ?

Les grèves à répétition des enseignants, des praticiens de la santé, des médecins et résidents, leurs marches et manifestations pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail et autour des statuts particuliers, la qualité de leur mots d’ordre, leur résistance aux représailles et pressions de l’administration, la combativité dont font preuve les syndicats autonomes sont la preuve tangible que ces couches sont aptes et prêtes à se battre pour un changement qualitatif encore faut-il qu’ils trouvent le cadre politique adéquat.

C’est dans ce contexte et sous les pressions des chamboulements dans le monde arabe que le pouvoir concoctât, dans la précipitation, des reformes politiques principalement pour recomposer la classe politique à sa mesure dans l’espoir d’empêcher et de contenir l’émergence de forces politiques autonomes.

Leçon d’une expérience politique.

Il est évident qu’aucun changement de cette nature n’est possible sans un outil politique puissant caractérisé à la fois par son contenu démocratique et républicain (programme, culture et fonctionnement), ses compétences et par une forte implantation avec de grandes capacités de mobilisation. Ce parti politique n’existe pas encore ! L’expérience de la CNCD (coalition de partis « démocratiques », de syndicats autonomes, d’associations, de réseaux sociaux et de personnalités indépendantes, l’appui d’une partie de la presse) reste à méditer quant à son incapacité à susciter et organiser, autour de mots d’ordre politiques, une forte mobilisation de l’immense potentiel démocratique existant dans notre société et à dépasser ou transcender les luttes intestines et d’appareil entre certains partis et chefs politiques auto déclarés.

Autant, à l’origine l’initiative était louable autant son échec lamentable a montré les limites insupportables des noyaux organisés se proclamant de l’idéal et du changement démocratique.

La faible mobilisation, inversement proportionnelle au nombre impressionnant de sigles et de mandats et légitimité usurpés, la mise en avant de faux leaders par la presse et notamment les médias Français, les pratiques honnis de noyautage et de manipulations grossières au mépris du partenaire politique, les étroitesses partisanes et sectaires ont fini par avoir raison de cette initiative excellente mais combien jeune et fragile.

Dans le cas d’un chamboulement brusque et de grands mouvements populaires, l’Algérie ne dispose pas encore de l’organisation politique autonome à même de diriger et de mener à son terme le changement démocratique radical. Ce parti politique n’existe pas encore parce que incapable de structurer, de rassembler et de confédérer lors des élections et des campagnes électorales les milliers de citoyens désireux honnêtement de participer à la gestion de la cité ou de s’impliquer dans la chose politique les laissant ainsi à la merci de la surenchère affairiste, des » partis prédateurs » ou des partis État.

S’il va de soit que le système et la tradition électorale actuelle (issu largement du parti unique) encouragent et favorise tous les opportunismes et appétits malsains. Ce parti politique n’existe pas encore parce que incapable de former et de fournir aux jeunes, aux femmes, aux travailleurs de l’industrie, de la santé, des services, aux agriculteurs, aux enseignants, aux chômeurs les cadres et militants avertis dont ils ont impérativement besoin pour les aider à s’organiser, à agir avec plus d’efficience et par la même à structurer la société civile incontournable pour un changement radical et démocratique.

Enfin ce parti n’existe pas encore parce qu’ il ne sait pas être le relais des intellectuelles faisant un travail remarquable sur la société Algérienne, ne sait pas traduire en programme politique, économique et de formation de cadres politiques les études, essais et recherches existantes et en faire de la matière pour une communication de masse. Il n’existe pas aussi parce qu’il ne sait pas susciter, organiser continuellement la réflexion, l’échange et le débat en fonction de l’évolution vertigineuse que connait le monde. A vu snat avru iyiwet

Fatiha Rahmouni

1 COMMENTAIRE

  1. La société Algérienne?

    -80% du sahara
    -20% de la verdure chainé en montagne et avec un ratachement sur le cote de la méditeranée
    -l´islam comme religieux et cea partique est hétérolicte d´une région à une autre, selon les rites, les coutumes et la langue parlée.
    -dans les grandes villes c´est l´arabe dit algerien qui domine, c´est pas veraiment une langue mais les gens y arrive comeme à se comprendre.
    -un état exclusiment arabo-islamiste et avec cea politique sociale, educativ et economique, mise en place progréssivement par le parti unique aprés 62.

    {{ {
    Si les gens imagine qu´un autres avenir est possible en kabylie, ils devoient pensé en premier lieux kabyle.} }}

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