Présidentielle : risque d’affrontements entre Algériens

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La Cour d'oran investie par les gendarmes
La Cour d'oran investie par les gendarmes

ALGERIE (TAMURT) – Ali Benflis chassé d’un restaurant à Alger, Said Sadi filmé et insulté en France, des gendarmes anti-émeutes pourchassent des magistrats à Oran dans l’enceinte même de la Cour de justice… Le risque de dérapages incontrôlés ne cesse d’augmenter en Algérie à l’approche de la campagne électorale du 12 décembre prochain. Le premier danger, c’est celui d’un réel risque d’affrontements entre les partisans et les opposants de cette présidentielle.

Devant la persistance de la crise algérienne et face à l’absence de solution palpable pouvant faire l’unanimité, chaque jour apporte son lot de dérapages qui ne cessent de mettre en péril la sécurité du pays. D’un côté, le pouvoir campe sur sa position de maintenir la présidentielle du 12 décembre quoi qu’il en soit. De l’autre, des centaines de milliers d’Algériens rejettent par les actes cette offre de sortie de crise en manifestant au moins une fois par semaine. Entre temps, des signes de violences qui peuvent aller loin apparaissent dans les quatre coins du pays. Il ne faut pas oublier que de nombreux ministres, des walis et des maires ont été agressés des dizaines de fois un peu partout. Mais ces derniers jours, on semble entrer de plain-pied dans la zone rouge avec surtout l’agression verbale violente dont a été victime Ali Benflis qui est l’un des cinq candidats à la présidentielle du 12 décembre. Ali Benflis a été carrément empêché de s’attabler dans un restaurant à Draria où la réaction des citoyens présents l’a poussé à préférer quitter les lieux pour éviter le pire, après une tentative vaine de négocier un terrain d’entente pour lancer un dialogue avec ses agresseurs.

Said Sadi, quant à lui, c’est en France (Marseille) qu’il a été pris à partie par deux personnes qui l’ont filmé et longuement suivi tout au long de son trajet à Marseille tout en le qualifiant d’agent des services du DRS algérien et d’ami des généraux Toufik et Nezzar. Il s’agit de scènes inédites dans l’histoire de l’Algérie. Même quand le terrorisme battait son plein dans les années quatre-vingt-dix, on n’a pas enregistré ce genre de dérapages qui peuvent aller très loin compte tenu du climat très tendu qui est actuellement de mise en Algérie,
Hier, ce sont des magistrats qui ont été pour leur part pris à partie carrément par les gendarmes anti-émeutes. Un fait inédit aussi dans les annales de l’Algérie même dans les pires moments d’instabilité qu’a vécus le pays.

Le scénario qui se dessine le plus dans le cas où la tenue de la présidentielle du 12 décembre prochain s’avère impossible, c’est l’instauration de l’état d’urgence et l’occupation de la rue par l’armée. Autrement, l’anarchie ne manquera pas d’être semée inéluctablement dans un pays qui a perdu la boussole depuis très longtemps. Mais qui semble s’enliser encore davantage depuis le début de ce qu’une grande partie des Algériens appellent la révolution. Et qui, pour d’autres, n’est qu’une guerre de clans féroce et inédite.

Tarik Haddouche

8 Commentaires

  1. Les dirigeants imposteurs sont des othistes, ils ne voient pas et ils n’entendent pas la voix du peuple (vox populi). De toutes façons, ils ont confisqué le pouvoir dès 1962 et se maintiennent au pouvoir sans la légitimité du peuple. Un changement radical de système politique et économique pourtant réclamé par le peuple, les obligerait à rendre des comptes sur leurs privilèges injustement octroyés et les fortunes colossales qu’ils ont détournées depuis 1962 à des fins d’enrichissement personnel, et jamais réinvestis dans le développement du pays dans l’intérêt général. Les mêmes qui ont conduit l’algérie à ce désastre économique et social, et qui sont responsables de cet immense gâchis et de la détresse de millions de kabyles, s’imposent comme la seule alternative possible, alors qu’ils sont les acteurs et les héritiers du système dictatorial arabo-islamiste en place, et qu’ils s’inscrivent en réalité dans sa continuité. Cette mascarade n’est même pas un semblant de démocratie, ni même un ravalement de façade.

  2. On ne peut pas abuser de son pouvoir et prétendre que l’on feigne longtemps de ne rien voir. Le peuple anesthésié pendant longtemps dans les mosquées, a compris que le prix de son silence sera cher. En effet, le peu d’information dont on dispose sont alarmantes. Non seulement les richesses tarissent mais les castes ont déjà leurs pactole pour passer l’hiver, qui sera long rude pour les damnés de la terre. Cette fois ci la damnation est arabe et islamique, un colonialisme intérieur.

  3. Il est clair que le commandement militaire avec tous ses spins doctors sait pertinemment que les présidentielles bidons sont un leurre .Cela a pour seul but de conduire à une impasse générant le mécontentement et le chaos . Il pourra ainsi justifier un état d’urgence qui sera dicté par le prétexte habituel : « Rétablissement de l’ordre  » . Puis la dictature militaire avec à la clé une répression massive à la Sissi calmera toute velléité de révolte d’un peuple pourtant difficile à mater . La tentative de verrouillage médiatique universel avec la complicité des gouvernances extérieures est la signature de la préparation de ce scénario . Fin de transmission !!!

  4. Azul . Bonjour . Mais , que y – t – il de nouveau avec le pouvoir criminel algérien . il l’ a montré depuis 62 , quand les militaires ont débarqué des frontières et ont imposé un état dictatorial et puis les Algériens ont vu tout ce que cette ANP de harkis , qui se réclame héritière de la glorieuse ALN est capable de faire . la répression à tout va , la confiscation des Libertés individuelles et collectives , guerre civile d’ une décennie et ainsi de suite .

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