Printemps berbère : Qui a donné l’ordre d’interdire la conférence de Mouloud Mammeri ?

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Mouloud Mammeri
Mouloud Mammeri

KABYLIE (Tamurt) – Trente-huit ans après l’éclatement des événements du printemps berbère de 1980 et toute la répression sauvage et inhumaine qui s’en était suivie mais aussi la magnifique mobilisation populaire, l’opinion publique ignore toujours qui est le responsable d’Alger qui a donné l’ordre d’interdire la conférence culturelle que devait animer Mouloud Mammeri, le 10 mars 1980, à l’université de Tizi Ouzou sur le thème des Poèmes kabyles anciens, sujet de son dernier livre publié à l’époque.

Certes les langues ont commencé à se délier un tant soit peu ces derniers temps mais toute la vérité n’a pas encore été dite concernant les événements d’avril 1980 et surtout l’élément déclencheur qu’a été l’interdiction de la conférence de Mouloud Mammeri qui a constitué la goute ayant fait déborder le vase.

L’histoire retient pour l’instant que c’est Hamid Sidi Said, ancien wali de Tizi Ouzou (un kabyle originaire de la région de Ain El Hammam et proche de l’actuel secrétaire général de l’Union Générale des Travailleurs Algériens, Abdelmadjid Sidi Said) qui a signifié à Mouloud Mammeri que sa conférence était interdite. Mais qui a instruit Hamid Sidi Said concernant cette interdiction ?  Il s’agit là d’un mystère que personne n’a percé jusque-là. Même dans le livre coordonné par Arezki Ait Larbi, l’un des vingt-quatre détenus du printemps berbère et directeur des éditions Koukou, Hamid Said Said, l’ancien wali, qui apporte sa version des faits, a été avare en quelque sorte concernant les vrais décideurs de l’interdiction de la conférence de Mammeri. La question lancinante qui se pose aussi est : en interdisant la conférence de Mouloud Mammeri, on a laissé croire que l’on a évité que des troubles à l’ordre public surgissent. Or, il se trouve que c’est cette interdiction même qui a engendré tout ce que l’on sait. Saura-t-on un jour la vérité sur cet épisode de l’histoire récente de la Kabylie ?

Tahar Khellaf  

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