Quatrième mandat pour Bouteflika, Quelle position pour la Kabylie

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ALGÉRIE (Tamurt) – La violence et le zèle avec lesquels les policiers ont procédé à la mise en œuvre de la fameuse formule « la gestion démocratique des foules », renseigne, si besoin est, sur la panique qui s’empare des tenants du pouvoir. Elle renseigne aussi sur une volonté de tuer dans l’œuf un mouvement qui risque de faire tâche d’huile. En Algérie, le droit à l’expression est interdit et les manifestations dans le bunker algérois est aussi passible de justice. Il faut rappeler que c’était Ali Benflis, alors chef du gouvernement en avril 2001 qui a institué cette interdiction de manifester dans la capitale.

La contestation du 4e mandat pour le chef de l’Etat algérien est certes légitime. Mais cependant, est-ce que s’opposer à un droit constitutionnel né d’un viol de la Loi fondamentale en 2008, est un combat pour un Etat démocratique en Algérie ? À première vue non ! Car, le départ à la retraite de Bouteflika, ou le rejet de sa candidature ne sont en aucun cas une fin de règne d’un système autoritaire, mais, au contraire une régénérescence. Ceci dit, sans le coup de force du clan présidentiel pour imposer la candidature d’un président grabataire, les décideurs auraient recruté, toujours dans le sérail, une autre personnalité qui aurait bénéficié d’un consensus et aurait permis au système de repartir de nouveau. Or, avec Bouteflika, omnipotent et néanmoins affaibli, c’est le jeu des clans qui s’exacerbe et culmine comme à l’accoutumée, dans les manipulations politico-médiatiques et la violence.

L’assassinat de jeunes dans un barrage de gendarmerie en Kabylie est à inscrire dans ce registre. L’élection est prévue dans un mois, et nous allons assister aux plus diaboliques schémas de manipulations. Un homme averti en vaut deux, dit l’adage, donc, sans un réel combat pour imposer le changement, s’opposer à Bouteflika est un combat perdu d’avance. En Algérie, une seule constante : accepter les élections c’est se déclarer contre la volonté populaire. Depuis Naegelen à ce jour, aucun scrutin ne s’est déroulé normalement. Pour le rendez-vous du 17 avril, aucun candidat ne pose réellement la problématique du changement du système.

De ce fait, il est difficile de parier sur l’un d’eux alors que Bouteflika n’est qu’un pion d’un système finissant, mais dont la chute se fera probablement dans le sang. A côté de cette opacité que ces mouvements de rue veulent entretenir quant à la consistance politique de leur engagement, il est aussi urgent de revoir le parcours de tous les autres candidats.

Hanoune, omniprésente et l’un des soutiens les plus engagés de Bouteflika. Sa candidature n’est qu’une façade pour amadouer d’une manière autant sordide que malveillante, les féministes. Zeghdoud, Belaid, Touati, Benouari, Benhamou et Rebaïne ne sont que de simples clients à qui le Trésor public versera quelques millions de dinars pour avoir accepté de participer au jeu. Quant à Benflis, qui joue au challenger, il n’est autre qu’un militant du FLN, formé dans le sérail. La Kabylie n’a pas d’autres choix. Sa position est liée à son avenir immédiat. Son opposition au système et son engagement à se libérer du joug du pouvoir criminel algérien ne doivent en aucun cas être remis en cause. La voie de salut pour le peuple kabyle réside dans un rejet de cette mascarade, sans pour autant faire dans l’agitation.

Cette agitation est provoquée par un autre clan au sein du régime. Celui qu’on a voulu présenter comme le protecteur du pays qui s’oppose à un nouveau mandat pour Bouteflika. Suivez mon regard !

Amnay Ait Ifilkou

1 COMMENTAIRE

  1. Azul

    La position de la Kabylie est, à mon sens, simple :
    Nous devons regarder les protestataires contre le  » 4 e mandat  » d’un oeil bienveillant, simplement et sans plus.

    Il y a une seule condition, indispensable, pour que la Kabylie s’associe aux forces de protextation : que ces forces reconnaissent solennellement l’identité historique, culturelle et politique de la Kabylie et qu’elle s’engagent à la respecter à tous moment et pour toujours.

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