RPK : « Non au 5eme mandat ! Non au système ! Pour la refondation de l’Etat-Nation !

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Réunion RPK
Réunion RPK

KABYLIE (TAMURT) – La direction du RPK réunie, le 23/02/2019 à Arous, à la veille de son double anniversaire, a rendu la déclaration politique suivante :

L’Algérie vit, ces derniers jours, des événements d’une grande intensité. Porteuses d’espoir, les dernières marches pacifiques contre le 5eme mandat de Bouteflika et contre le système qu’il incarne, suscitent déjà des inquiétudes en raison de la fuite en avant de ceux qui représentent les relais politiques du pouvoir d’Etat. A une candidature anticonstitutionnelle et surréaliste, les partis de l’alliance présidentielle continuent de faire dans le déni de la réalité et refusent de croire que c’est dans leur effacement total qu’il est possible d’éviter que l’irréparable ne se produise. Toute recomposition partielle ou de façade du système, avec le consentement ou non de la classe politique traditionnelle, ne fera qu’hypothéquer les chances d’une sortie de crise pour le pays.

Le RPK salue la mobilisation populaire, dont la première démonstration de force a été inaugurée dans la ville martyre et historique de Kherrata marquée par les événements de 1945, et s’associe à toutes les actions à venir qui s’inscrivent dans le cadre pacifique et le respect de l’esprit républicain. La Kabylie qui n’a jamais cessé de s’opposer au système depuis que celui-ci s’est imposé par un coup de force en 1962, ne peut que se féliciter de voir toute l’Algérie reprendre à son compte les revendications pour un Etat de droit et le respect des libertés démocratiques. Cette opposition, comme l’histoire le retiendra, lui vaudra les pires représailles du système : négation identitaire, marginalisation économique et assassinat de ses enfants en 2001.

Maintenant que la tendance vers la rupture avec le système se dessine, le RPK tient à rappeler pour que le changement soit réel et profond il importe d’aller vers un nouveau contrat d’unité nationale, en reprenant dans le fond et la forme, l’esprit du Congrès de la Soummam. Il ne s’agit pas seulement de régler la question de l’exercice démocratique du pouvoir mais d’aller revisiter la nation algérienne dans sa réalité multiculturelle en lui associant une refondation profonde de l’Etat. L’Algérie ne traverse pas uniquement une crise d’un système ou d’un régime autoritaire corrompu mais aussi une crise de construction nationale parce que tous les pouvoirs qui se sont succédés, depuis l’indépendance jusqu’à ce jour, n’ont fait que substituer à ses fondements historiques et culturels des considérations purement idéologiques alimentées par un arabo-islamisme sectaire. La nation algérienne doit être regardée telle qu’elle est, dans sa réalité, sa diversité et non pas dans une définition exclusiviste hégémonique à l’origine du mal identitaire algérien. Il y a en Algérie, sur un socle amazigh, des communautés et des peuples construits par notre histoire qui veulent vivre dans leur identité, leur culture, leur langue et qui veulent se donner un avenir. Si l’on ne prend pas compte leurs droits politiques, des déchirures violentes vont nécessairement se produire. Aujourd’hui, plus que jamais, l’Etat jacobin, hérité de l’ordre colonial constitue une menace pour l’intégrité territoriale.

Pour Le RPK, toute dynamique doit donc être confortée par un programme qui tient compte de tous les éléments constitutifs de la crise multidimensionnelle que traverse le pays. Il ne s’agit pas seulement de changer un homme par un autre mais d’avoir un nouveau regard sur l’Etat-Nation. La Kabylie a toujours un rôle majeur à jouer dans la démocratisation de l’Algérie mais ce rôle elle ne peut l’assurer que si ce processus ne permet pas à la loi de la majorité de se transformer en une loi de domination politique comme c’est toujours le cas dans les systèmes centralisés. La revendication d’un statut politique spécifique pour la Kabylie doit trouver son accomplissement dans la consécration institutionnelle et constitutionnelle d’un gouvernement et d’un parlement dans le cadre de la reconnaissance des autonomies régionales. La construction d’un État moderne et démocratique, d’une nation multiculturelle, ne peut se réaliser que sur la base d’un partage du pouvoir entre les composantes de la nation et d’un pouvoir fédérateur et régulateur.

C’est sur cette question centrale que le RPK jugera de la pertinence des programmes mis en avant par les candidats à la présidentielle et c’est elle qui déterminera sa position par rapport aux candidats en lice après leur validation par le conseil constitutionnel. Cette position est une position de principe et ne s’aurait être liée au sort d’une conjoncture qui peut évoluer jusqu’à la remise en cause du processus électoral.

Le RPK lance un appel à la jeunesse kabyle de rester vigilante et de n’engager d’actions que dans un cadre pacifique, et au vu des risques réels de dérapage il demande à toutes les forces politiques en Kabylie de s’associer pour réunir les meilleures conditions afin d’asseoir un cadre de concertation.

P/ Le RPK
Le coordinateur
Hamou BOUMEDINE

6 Commentaires

  1. Ce parti qui a mon avis ne dispose d’aucune consistance sur le terrain, en kabylie, ne rate aucune occasion à travers ses communiqués pour remettre la kabylie sous le dictat du régime avec quelques concessions culturelles marginales pour tenir compte des spécificités de la région. Une sorte de nouveau statut de l’indigénat amélioré. Il est clair que les valeurs et le socle sur lequel est bâtit l’algérie depuis le coup d’état de 62, a savoir l’arabo-islamisme sectaire, ne peut en aucun cas intégrer, le socle kabyle qui correspond à des valeurs de citoyenneté laico démocratique, attachées au terroir. Faire fi d’une expérience malheureuse qui dure depuis 57 ans, en faisant semblant de croire que ce système peut de lui même renoncer à son adn, est d’une naïveté déconcertante, pour ne pas dire complicité criminelle. Aujourd’hui, tenter de faire croire aux gens qu’il y’a un vent de liberté qui souffle sur la kabylie parce que, quelques marches et manifestations ont été organisées pour s’opposer a une candidature qui ne représente pas la kabylie est une mystification d’une réalité malheureusement beaucoup plus amère. Les partis kabyles qui se sont le plus ouvertement acoquinés avec le système depuis 25 ans appellent au boycott et un parti virtuel appelle à participer.

  2. Le model est le meme que le RCD/FFS. On crée le RCD pour dépotentier le MAK. Un federalisme n’est possible que si le substrat culturel est partagé entre les régions fédérées. Si l’Etat et le pouvoir central sont arabislamiques il ne peut y avoir d’autonomie viable, parceque on ne fait que ce que l’on croit vraiment puis le pouvoir discrètionaire du centralisme est tel qu’il sera là à créer des problèmes, si une région est mal gerée ou dilapident les ressources- culture locale- les couts retombent sur celles qui se gerent mieux, on ne s’en sortirait jamais. Mais aussi et surtout l’Etat central sera t il la somme des régions oubien il reste lepuissant appareil actuel qui reconnaitra des autonomies?? L’armée sera t elle sous controle de l’Etat central. Tout cela n’est possible que si vous avez un réel sens de l’Etat et la conscience que votre droit est egal à celui du dernier citoyen, mais alors vous n’auriez pas volé des milliards$ ou bien vous rembourseriez à l’Etat, ce qu’un nabab du régime n’a jamais pensé ni ne pensera jamais. L’erreur des Kabyles est de transferer leur conception de la cité aux autres peuples comme s’ils ètaient kabyles comme eux. Non Messieurs les autres peuples ont leurs parametres qui sont différents. Un Kabyle aurait honte d’opprimer un autre peuple les arabes en sont fiers sinon ils n’auraient jamais osé imposer l’Algérie arabe..

    • Le jacobinisme c’est la centralisation, la régionalisation et l’autonomie, c’est également du jacobinisme car c’est le pouvoir central qui distribue les pouvoirs. Il faut favoriser le fédéralisme total, c a d, seul ce que les régions n’ont pas choisit, reviens à l’état central.! L’indépendance totale étant encore mieux que le fédéralisme total. Cependant, faut pas rêver, les états centraux n’acceptent que très rarement de se départir de leurs pouvoirs et l’exemple Catalan est là pour le confirmer. On peut poser la question de savoir pourquoi une région dotée d’un parlement local, d’un gouvernement local, d’une police locale qui a remis la langue régionale, comme première langue exclusive dans l’administration pour la redynamiser, pourquoi cette région et sa population votent dans le cadre d’un référendum pour son indépendance ???

  3. Il n’y a que l’indépendance qui vaille la peine de se mobiliser l’Angerie fait ce qu’elle veut si le nain fait un 5 -ème voir même un 6 -ème mandat dans sa tombe ça ne concerne aucunement le kabyle qui aspire à sa liberté totale.

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