Six décennies de lutte contre le déni de la réalité

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Lhocine-Yahia-in-München, Allemagne, invité de DKF
Lhocine-Yahia-in-München, Allemagne, invité de DKF

MUNICH (Tamurt) – A l’occasion du la commemoration du printemps amazigh et du printemps noir de 2001, l’association  Deutsch-kabylische Freundschaft (DKF) invite L’Hocine Yahia, un canadien d’origine kabyle, professeur en génie biomédical à l’université de Montréal, à animer une conférence sur le combat de la Kabylie pour son existence. La conférence aura lieu le vendredi 27 avril à Munich.

L’hocine Yahia est né à Tala Yala, arch des Imz’alen qui appartient à la grande confédération des Iflisen umellil (quatorze archs). Il entre à l’École primaire d’Ighil Bughmari à l’âge de 5 ans qui venait de renaître de ses cendres (construite vers 1889, et brûlée auparavent par les maquisards). Blessé à l’école, il fût hospitalisé 3 mois à l’hiver 1959 à l’hôpital de Dra El Mizan (durant la bataille de Bugerfen, at Yahia Musa 6 janvier 1959).

De 1962 à 1965, il fréquente le Foyer des Jeunes de Tizi-Gheniff et postule comme candidat libre à l’examen d’entrée en 6ième au CEG de Dra-El-Mizan. Témoin de la Guerre Kabylie-Armée des frontières, plusieurs évènements allaient le marquer : Embuscade de Maali, Attaque de Hemu L’Hocine, Si Said Zerrouki,

L’Hocine a commencé à s’intéresser à la poésie amazighe (kabyle) dès son enfance. Au collège de Dra El Mizan, son livre de chevet était le fameux petit recueil des Isefra de Si Muh’end U Mh’end (le célèbre poète kabyle dont on vient de célébrer le centenaire de sa mort). De 1972-1980, il fait des études universitaires en France (Montluçon, Orléans et Compiegne) et en 1980, il s’exile au Canada où devient et exerce comme Professeur en Génie Biomédical

Au lycée technique de Dellys où il était interne, il avait pris conscience de la dimension amazighe de l’Algérie en côtoyant d’autres camarades venant de tous les coins du pays. Sa participation au Club de musique du lycée de Dellys lui avait permis de travailler sur des pièces de poésie de Cheikh El Hesnawi et de Zerrouk Allaoua qui l’avaient alors fortement inspiré. Grâce à un de ses amis de Sidi Aïch (Malik), il avait mis la main sur un vieux manuscrit familial contenant de très belles pièces de poésie de Si Lbacir Amellah, le célèbre poète de la Vallée de la Soummam. C’est depuis ce temps-là qu’il s’est mis à composer des sizains et des neuvains dans le pur style de Lbacir Amellah et de Si Muh’end.

Conscient des limites de l’écrit dans une société kabyle de tradition orale, il a toujours privilégié de déclamer ses poèmes en public plutôt que de les publier. Ainsi, il a à son actif plusieurs récitals de poésie donnés à divers occasions organisées par des associations culturelles (Yennayer, Tafsut, Laàinsala, …). Également, il a collaboré durant ces deux dernières décennies à des émissions de radio kabyle (Tiwizi, Beur, Beurfm, BRTV, Amazigh Montréal…). L’Hocine diffuse aussi ses poèmes via Internet dans les sites amazighs, et il est un des animateurs de Amazigh-net depuis sa création aux États-Unis, il y a une quinzaine d’années.

Son engagement constant dans la défense de la culture amazighe remonte également à cette époque passée à Dellys où il avait fréquenté Haroun Med (Masin U Harun) et d’autres amis qui allaient devenir par la suite des leaders dans le mouvement culturel amazigh.

Contact : dkfreundschaft@gmail.com
La Rédaction

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