Son conseil national se réunira les 22 et 23 juin – FFS : une réunion en dents de scie

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Le Front des forces socialistes (FFS) ne s’est –il pas dit, « satisfait » des suites données par le Conseil constitutionnel à ses recours relatifs aux résultats du scrutin législatif du 10 mai dernier. Il a donc enregistré « avec satisfaction la décision du Conseil constitutionnel de donner une suite favorable à 6 des 10 recours introduits par le parti » auprès de cette instance qui avait tranché sur les 167 recours introduits par les partis politiques et les candidats ayant contesté les résultats des élections législatives qu’il avait proclamés le 15 mai.

Le FFS qui avait obtenu 21 sièges à l’Assemblée populaire nationale (APN), est passé, avec six recours tranchés en sa faveur, à 27 sièges « strapontins ». Les justifications, pour tenter de désamorcer une situation explosive, ne manquent pas au parti d’Aït Ahmed qui a demandé, à partir de sa retraite au bord du lac Léman, de sévir contre ses cadres qui se sont sentis « désenchantés », « décontenancés », surpris par la virulence affichée par le président du FFS.

Parmi elles, celle qui voudrait, contre toute logique « ouvrir une brèche dans le dispositif d’empêchement de la représentation politique de la population ». Cette autre tourne les faits carrément au ludique tant elle se veut une sorte d’aveu d’impuissance, ou plutôt de normalisation. Le part avoue en pas nourrir d’ « illusion sur le caractère limité des possibilités objectives de faire aboutir, à l’intérieur du Parlement, l’ensemble des transformations radicales que requiert le passage à une véritable transition démocratique » comme il a justifié de n’avoir pas dénoncé la fraude par le fait que les instruments de fraude sont en amont et de ce fait, il est inutile de s’attarder dans la dénonciation « répétitive et stérile » d’un système de fraude dont les instruments résident essentiellement en amont : dépolitisation brutale et délibérée de la société sur des années, élaboration de lois électorales sur mesure, contrôle du fichier électoral, dispositif d’encerclement médiatique et d’intimidation de l’électorat et/ou des représentants des candidats, rôle de l’argent sale, partialité de l’administration, orientation du vote des corps constitués… et que les irrégularités constatées lors du scrutin ne sont pas de nature à changer les résultats fabriqués depuis longtemps !

La réunion du conseil national du FFS risque d’être des plus houleuses. Non seulement elle aura à se pencher sur la « préparation des élections locales prévues pour le mois de novembre, la question de la restructuration du parti et bien sûr l’analyse de la situation politique ». Cette question de la restructuration des instances du parti qui devrait intervenir avant l’organisation des congrès régionaux du FFS qui se tiendront le mois de juillet prochain en prévision du prochain congrès ordinaire du parti, aura sans doute à se fixer sur le cas de Karim Tabbou qui est sous le coupe d’une mesure conservatoire.

Rappelons que ce dernier, cheville ouvrière des frondeurs reproche à la direction du parti une stratégie de compromis avec le pouvoir. Lors de la réunion des 144 cadres et certains membres du conseil national à Ifri Ouzellalguen, Tabbou étalera le linge du parti sur la place publique. Il lira une résolution du conseil national du FFS , dans laquelle il cite nommément Halet. Il précisera qu’il est clairement dit que « le FFS estime que la stratégie globale du pouvoir dans la situation actuelle s’articule autour des axes suivants :
– les décideurs n’aiment pas leur position en première ligne devant un mouvement social qui assiège El Mouradia,
– les décideurs ne souhaitent pas se retrouver seuls devant le tsunami social menaçant malgré les mesures financières prises.
– Le pouvoir a besoin d’une nouvelle légitimité et d’un consensus politique et social rénové,
– le pouvoir a besoin de nouvelles bases pour la stabilité du système politique qu’il a mises en place au lendemain de l’indépendance,
– le pouvoir quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse a besoin de nouvelles forces politiques et sociales, le pouvoir a besoin de l’opposition, et c’est le prix à payer pour consolider sa position à l’intérieure mais aussi sur le plan régional et internationale.

En conclusion, le contexte national général est à l’imprévisibilité. Pour sa part, le conseil national du FFS réaffirme sa disponibilité à un dialogue pluriel, ouvert et créatif ». Là est la preuve de négociations secrètes entre le FFS et le pouvoir.

C’est dans ce contexte donc que se tiendra ce conseil. Entre temps, les contestataires sonnent toujours la charge contre la direction du parti. Ces derniers, accusent une nouvelle fois le parti d’avoir hypothéqué les fondamentaux du FFS contre quelques strapontins octroyés par les décideurs et la version 2012 du « traitement exemplaire ».

Quant à Laskri et son équipe, ils tentent de reprendre la main et de recoller les morceaux du parti plus que jamais menacés par une implosion. Le conseil réussira t-il à désamorcer une situation explosive ? wait and see.

D’Alger, info, Lounès O.

Lounès O.

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