« Substituer un martyr de la liberté par un martyr de la démocratie »

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La Kasma FLN de Chemini et la section communale de l’Organisation Nationale des Enfants de Chouhadas (ONEC) assisté par le maire de la commune (un élu FLN ndlr) ont choisi de fêter le 5 juillet 2013, le 51eme anniversaire de « l’indépendance », par une forme très singulière : débaptiser le centre culturel communal, qui portait le nom d’un militant berbériste de la région, Farid Zadi, et lui donner le nom d’un martyr de la révolution algérienne, Djerroud Beremtane.

La population a tout de suite réagi et a organisé un rassemblement devant le centre culturel Farid Zadi. Les habitants se disent outrés par cette décision. « Substituer un martyr de la liberté par un martyr de la démocratie, la glorification d’un combat à un autre est-il une sagesse ? » écrivent-ils dans une déclaration.

Dans la foulée, un citoyen lâche : « nous n’avons rien, contre ce valeureux martyr de la guerre de libération, mais qu’il donne son nom à une rue, une école ou je ne sais quoi». « Toutes ces gesticulations ne sont pas innocentes ! » rajoute-t-il.

Un vibrant hommage, organisé par un groupe de jeune nommé « Les Rebelles n’At Waghlis » a été rendu, durant la journée du 06 juillet, au militant berbériste et au syndicaliste du SATEF, Bellache Hacene. A l’instar de Djamel Zenati, des amis et compagnons de lutte des défunts ont apporté leurs témoignages sur le parcours des deux militants, devant une foule nombreuse, venue des quatre coins de la Kabylie.

Après avoir déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de Farid Zadi et de Hacene Bellache, une stèle commémorative du Roi Massinissa a été inaugurée à la marge de l’evènement. « C’est le roi qui a unifié la Numidie, cette stèle se veut être un hommage à tous les militants des causes justes.» nous confie Boualem Tamoun, un des organisateurs.

Ikhtus

Addenda

Farid Zadi a « épousé» Tamazight dès son plus jeune âge. En effet il s’intéresse à tout ce qui se rapporte a la langue berbère à partir de 12 ans.

Détenu en mai 1981 où il purge une année de prison à la prison de Bejaïa. De peur d’être réprimer, sa famille confie toute son archive et sa documentation à sa tante qui finira par les brûler.

Suivi et recherché, il s’enfui à Skikda où il poursuivait ses études à l’IAP (Institut Algérien du Pétrole), il fut assassiné le 26 mai 1984 à l’âge de 24 ans.

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