Un hommage lui sera rendu le 12 avril à la Bourse du Travail de Saint-Denis (Paris) – ARRAC IDEFLAWEN

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Ali Ideflawen
Ali Ideflawen

HOMMAGE (Tamurt) – Ideflawen échappe bien à cette citation qui s’applique aux hommages rendus à des noms qui ont marqué la culture kabyle et qui dit : «Ce n’est qu’une fois mort que l’on vous déterre pour vous enterrer une seconde fois, à grande pompes, tout en oubliant de dire qu’elles ne sont que funèbres» . En effet, le 12 avril prochain, à la Bourse du Travail de Saint-Denis (dans la région parisienne), il sera organisé, à l’initiative d’un collectif d’associations, un hommage à Ideflawen, ce groupe mythique qui aura marqué de son empreinte les années 1980, époque à laquelle il revendiquait déjà la démocratie et la reconnaissance de la culture amazigh.

Le groupe de l’inoxydable et de l’inusable chanson « Gtiyi Abrid», composé de Zahir ADJOU, d’Ali AIT FERHAT et de Lhacène ZIANI, a suscité un engouement sans précédent auprès des universitaires kabyles en majorité. Ils ont su, comme d’autres pionniers, faire descendre la revendication identitaire porté par la protest-song, de son piédestal et la porter dans la rue.

En peu de temps, le trio a su allier les revendications démocratiques et identitaires sur des mélodies qui leur sont propres. Zahir ADJOU, le virtuose de la guitare, professeur de musique à Alger a beaucoup œuvré pour la musique notamment avec son ouvrage d’enseignement de la guitare accessible à tous. Zahir a été un des piliers de la musique moderne. Il apporta au groupe ce côté moderne. Il n’est pas très connu du grand public mais mériterait de l’être.

Par contre, qui ne connaît pas Ali AIT FERHAT dit Ali Ideflawen, l’interprète, figure emblématique du groupe à qui on reconnaît du talent notamment sa manière particulière de jouer de la guitare et sa voix qui résonne telle un écho dans le Djurdjura. Un chanteur au grand cœur mais qui ne mâche pas ses mots face à l’autoritarisme du régime, l’ignominie du pouvoir assassin. Il fait partie de ce cercle restreint de chanteurs, de ce microcosme artistique, qui chante pour la lutte identitaire sans jamais baisser les bras et la voix. Des chansons engagées qui sont reprises par tout le monde. Qui ne connat pas Gtiyi Abrid… .

La majorité des textes ont été écrits par le grand poète et parolier Lhacène ZIANI, aheddad bw awal, qui, mathématicien de formation, excelle dans l’écriture (il publiera 3 ouvrages « le Soupir », « Tijeğğigin n wawal » et « l’Enigme » ). En tant que parolier engagé, il a traité tous les sujets sensibles tels que la femme (avec « Tilemzit »), la liberté d’expression (avec « Igujilen g iles »), la démocratie (avec « Gtiyi Abrid »), l’amour, la culture et la politique en général. Ziani est un militant de la première heure à l’instar de Ferhat Mehenni et Saïd Sadi avec lesquels il a été membre fondateur du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) qu’il a quitté en 2008. En 2009, cet acharné du travail bien fait devient représentant du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK) au Canada où il est installé. Il devient ensuite Ministre de la langue kabyle, de l’enseignement, de la recherche scientifique et de la formation dans le Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK) en exil.

Zahir, Ali et Lhacène, trois grands personnages qui ont œuvrés ensemble avec leurs singularités pour la réussite du groupe Ideflawen, groupe avant-gardiste, qui a toujours lutté en faveur de l’émancipation du peuple Kabyle dans toute sa dimension.

AQBAYLI – AƔILES

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