Un prénom: signe d'existence et aliénation

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(CONTRIBUTION DE BENHAMOUCHE A TAMURT) – Dans le quotidien d’un peuple, on peut observer des éléments qui peuvent nous montrer sa différence, son authenticité et son apport à l’enrichissement de la culture universelle. De ces éléments, on peut citer: l’art, la littérature, la chanson, les coutumes, mais aussi les prénoms. Durant des années Imazighens les (Berbères) ont été des proies privilégiées de multiples envahisseurs et forces impérialistes qui se sont enchaînés sur notre vaste terre d’Afrique du Nord.

Cela nous a vraiment affectés,  même si certains disent qu’il y a toujours du blanc sur le noir et du noir sur le blanc. Mais, la réalité c’est que l’impérialisme ne peut que noircir et rendre l’atmosphère du  territoire conquis obscure.

À travers des siècles de dépendance, il est devenu un privilège de prendre un prénom étranger surtout durant les périodes de christianisation de l’Afrique du Nord et par la suite de l’Islamisation de cette terre  à partir du septième siècle. Le prénom a une signification très importante en s’attachant à un ensemble de valeurs culturelles et identitaires d’un peuple. Pour cette raison, les signes d’existence ou d’aliénation d’un peuple sont détectables à partir des prénoms que les parents octroient à leurs enfants.

On a beaucoup cru à une révolution culturelle à partir du 20 avril 1980. Le tabou est brisé, des Massinissas, des Dihyas, des Yuvas sur les registres des nouveaux nés dans nos mairies. Un regain d’espoir pour un peuple qui cherche à être soi-même, à se sentir lui-même loin de toute influence aliénante.Mais, ce n’est qu’un passage éphémère ou peut être un élément de mode, car un couple de Dihya-Masinissa prénomme leurs enfants: Islam et Lamis, aujourd’hui. Il y a de quoi à s’abasourdir! il y a aussi une question à poser: à qui l’erreur?

Certainement, le régime totalitaire a tout fait pour nous écraser, pour nous éradiquer sur cette planète. Une école qui falsifie l’Histoire, qui abrutit les gens, une mainmise sur les médias lourds qui jouent le rôle de la pollution culturelle. Mais quel est notre apport  à notre culture? Donner un joli prénom berbère à un nouveau-né est le minimum qu’on peut offrir à notre culture. Ce n’est ni le fait de prendre les armes, ni de joindre une manifestation, ni de dépenser de l’argent à titre de bénévolat, mais tout simplement prénommer un enfant, Mayas, Slalas ou Tilelli.

À nous tous de nous unir pour faire le minimum qu’on peut pour notre identité confisquée. À vous les acteurs associatifs d’organiser des actions telles que  de coller des affiches dans les cafeterias de Kabylie en insistant et en rappelant les gens de la nécessité de donner des Berbères à leurs enfants. À vous les comédiens, scénaristes de créer des personnages mythifiés par le peuple et qui vont porter des prénoms kabyles.Aux journalistes d’écrire et aux internautes de créer des pages de sensibilisations dans ce sens. Pour avoir une indépendance totale, il faut que Yidir remplace Mohamed, Tafat remplace Lamis, tous pour sauvegarder notre culture et vivre dans ouverture totale sur l’humanité.

Amar BENHAMOUCHE

9 Commentaires

  1. Si vous vous trouvez dans un pays étranger, votre prenom reflète l’identité du pays auquel vous appartenez, ça veut dire, si vous dîtes que vous vous appelez mohamed, khadija…….on vous colle directement l’identité arabe meme si vous êtes kabyles. Si vous dites que votre prenom est yuva ou massi, ll vous demandera de quel origine est ce prenom? Donc ce n’est pas pour rien si l’état arabo-baatho-islamiste vous interdit de donner un prénom d’origine kabyle ou amazighe a votre enfant,
    parceque il veut tout simplement vous assimiler à une
    appartenance arabe. Donc mes chers kabyles jaloux de leur identité vous savez maintenant ce qu’il vous reste à faire.

  2. Azul fellawen,

    J’adhère complètement au contenu de votre article. C’est la moindre chose qu’on puisse faire pour au moins se protéger contre cette choléra. J’ajoute pour les gens qui donnent des prénoms dits de l’islam, qu’il n’y a pas de prénom musulman ou islamique. Tous les noms sont des véritables dérivés de l’arabe, c’est à dire avec un radical arabe. Peut-on avoir un prénom musulman qui n’a pas de sens arabe? la réponse est NON, Je défie quiconque me prouver le contraire. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle je dis que l’islam ou la religion musulmane est au service de l’arabité ou de l’idéologie arabe. À vous de juger.

  3. Complétement d’accord, le prénom est un marqueur identitaire, ce n’est pas pour rien que de plus en plus de kabyles de la diaspora en France se disent arabes alors qu’il y a quelques années ce n’était pas le cas. Ici comme ailleurs l’islamisme prend de l’ampleur et les Mohammed, les Djibril, les kadidja sont attiré vers lui parce qu’ils croient lui appartenir de par leur prénoms.

    Le problème viens aussi du fait que, même avec ces prénoms arabes, les parents n’inculquent pas la fierté d’être kabyle dès le plus jeune âge. Au fil du temps, surtout s’il y a mixité, l’identité porté par le prénom de l’enfant devient son repaire identitaire (avant l’islam), il prend le dessus sur l’origine kabyle ou sur l’identité française. L’enfant se revendiquera alors arabe et finira par prôner les mêmes idéologies et mêmes combats que les arabos-musulmans.

  4. Aujourd hui personne ne peut dire demain qu’il ne sait pas. Il y a de cela plusieurs années où l’appelle a été donné pour que les kabyles puissent prénommer leurs petits par des prénoms qui colle avec leur identité amazigh. Nous remarquons que ce n’est pas encore le cas pour certaines familles kabyles ou amazighs qui vivent au pays ou en Europe ou au Canada. Parmi eux il y a ceux qui veulent être « invisibles » devant les Européens en donnant à leurs mômes des prénoms 100% français; et d’autres aussi ont fait le choix idéologique ou religieux de prénommer leurs gosses par des prénoms qui font honte aux kabyles et aux berbères. On retrouve les Oussama, (prénom de Ben Laden), des Islam, Adelkader, des fatma zohra, (des linda espagnole) des Nasraddin, des Mohammed au lieru de Mohand, Mezyane, Lounes, Akli au lieu des Abdellah, etc,…
    abdel truk, etc. On le retrouve souvent chez des familles acquises a l’idéologie arabe et islamique. Les femmes portent le hidjab sur la tête, d’autres la gandoura, sans se rendre compte que ces vêtements nous sont
    totalement étranger ainsi que les prénoms machin truk. Une femme qui se voile la tète est donne le signe de son adhésion a l’idéologie arabo-musulmane.
    Si des milliers de kabyles donnent des prénoms kabyles ou amazighs, il n y aurait pas de difficultés dans les mairies pour inscrire leurs enfants. Parce qu’il y en a peu de personnes que les agents de l’état civiles créent des problèmes à ces familles qui ont compris l’importance de retrouver son identité bafouée par les envahisseurs
    étrangers.

  5. le sujet de nos prénoms reflète l’évolution de la société, les contextes socio, politique, la base de son identité, son prénom prédomine le nom. A travers ces quelques mots un bon nombre de personne revendique, exprime leur opinion, la personne qui en hérite est condamné a le porter toute sa vie. Je pense qu’il ne faut pas importer tout ces prénoms qui ne sont pas de notre culture. Nous sommes Kabyle, notre prénoms c’est notre identité, alors si nous voulons notre liberté commençons par nous réapproprié notre héritage culturel

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