Une chaîne humaine pour l’autodétermination du Pays Basque

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Madrid – Une chaîne humaine a rassemblé dimanche environ 150.000 personnes, selon ses organisateurs, dans le nord de l’Espagne, pour réclamer l’autodétermination du Pays Basque, sur le modèle d’une manifestation semblable qui avait réuni des centaines de milliers de personnes en septembre 2013 en Catalogne.

Sur les 123 kilomètres reliant la ville basque de Durango à Pampelune, la capitale de la Navarre, une région considérée par les nationalistes comme faisant partie du Grand Pays Basque, les participants se sont donné la main pendant une demi-heure le long des routes et à travers les villes, agitant l’ikurriña, le drapeau basque rouge, blanc et vert.

La manifestation était organisée par une plateforme citoyenne, Gure esku dago (Entre nos mains), soutenue par les partis indépendantistes. Le président du Parti nationaliste basque (PNV), qui gouverne la région, Andoni Ortuzar, était également présent.

«Il s’agit d’une revendication démocratique. Nous voulons dire que nous sommes un peuple, que nous avons le droit à décider et le moment est venu», a affirmé devant la presse le porte-parole de la plateforme, Angel Oiarbide.

Après avoir annoncé, avant la manifestation, que 100.000 personnes s’étaient inscrites pour cette chaîne humaine, les organisateurs ont chiffré dimanche à 150.000 le nombre de participants.

900 autocars avaient été mobilisés pour acheminer les manifestants le long du parcours, tandis que 2.500 volontaires assuraient la logistique.

Le coup d’envoi de la manifestation a été donné à Durango, où une fusée a été tirée à midi. «Je ne pensais pas que nous parviendrons à réunir tant de gens, dans une telle émotion», a témoigné à la télévision basque Iñaki Gorritxategi, 83 ans, le premier maillon de la chaîne dans cette ville.

Sur deux collines, le long de la chaîne, les manifestants ont écrit «Gure Erabaki» (Notre décision) et «Gure Eskubidea» (Notre droit) en grandes lettres blanches.

Ils ont aussi déployé une grande banderole blanche où était inscrit le message «Basques Decide», en anglais, en grandes lettres jaunes.

Le Pays Basque est, avec la Catalogne, l’une des deux régions d’Espagne gouvernées par des partis nationalistes. La gauche indépendantiste, qui a gagné en influence politique ces dernières années à mesure que s’affaiblissait le groupe armé ETA, était devenue aux élections régionales de 2012 la deuxième force régionale, derrière les nationalistes conservateurs du PNV.

En Catalogne, les partis nationalistes veulent organiser le 9 novembre prochain un référendum d’autodétermination, déclaré illégal par Madrid.

Le 11 septembre 2013, à l’occasion de la Diada, le Jour de la Catalogne, les indépendantistes avaient organisé une chaîne humaine géante le long des 400 kilomètres de la côte méditerranéenne reliant le nord au sud de la région.

Au Pays Basque, les aspirations à l’indépendance sont désormais portées par les partis politiques nationalistes, alors que l’ETA a mis fin à la violence le 20 octobre 2011.

Le groupe armé, classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne, considéré comme responsable de la mort de 829 personnes en quatre décennies d’attentats, refuse cependant de se dissoudre comme l’exigent les gouvernements espagnol et français.

© 2014 AFP

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