Une magouille financière annoncée en direct à la télévision algérienne – Un responsable d’un parti aurait demandé de grosses sommes d’argent aux têtes de listes

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C’est le cas justement concernant ces législatives du dix mai prochain. M. Mohamed Zerrouki, président du Front National des Libertés Démocratiques (FNLD), a révélé, hier soir en direct à l’émission « Hiwar Assaâ » animée par Farida Belkassam, qu’un premier responsable politique se réclamant defenseur des intérêts des pauvres a demandé des sommes d’argent de l’ordre de 5.000.000, 00 DA aux têtes de listes de l’Algérois, 4.000.000, 00 DA pour ceux de l’Oranie et 3.500.000, 00 DA pour ceux des Hauts-Plateaux (Sétif).

Cependant, à la demande de Farida Belkassam s’il était possible de révéler l’identité de ce responsable politique magouilleur, M. Mohamed Zerrouki s’est seulement contenté de lui remettre un document constituant la preuve de ce qu’il avançait en précisant toutefois qu’il saisirait de cette scabreuse affaire le ministère de l’intérieur et des collectivités locales que dirige M. Daho Ould-Kablia.

Cette révélation faite en direct a suscité un intérêt particulier chez les nombreuses personnes présentes sur le plateau de « Hiwaâr Essaâ » mais n’a semblé choquer personne. Poursuivant sa dénonciation des pratiques malsaines, le président du FNLD, qui s’est réclamé comme Fils de Chahid, a avoué qu’il a quitté le Rassemblement National Démocratique (RND), parti dont il participa à la fondation, à cause des magouilles financières qui s’y pratiquaient. Idem concernant le Front National Algérien (FNA) que préside M. Mohamed Touati. « En 2006, explique M. Mohamed Zerrouki, j’ai fait partie de l’équipe qui a fondé le FNA mais, comme le premier, j’ai fini par le quitter et pour les mêmes raisons ».

Le deuxième invité de l’émission et qui n’ a pas non plus la langue dans « la poche » est M. Ameur Rakhila, enseignant universitaire de son état, et représentant du parti dénommé « Mouvement pour la Protection de l’Environnement et le Développement (MPED). A noter que l’invitation à l’émission a été adressée par l’équipe de « Hiwar Essaâ » au président de ce parti, un certain Akif et non à M. Ameur Rakhila. Cette « contrariété du programme » a été à l’origine de dures et longues logorrhées échangées entre Farida Belkassam et M. Ameur Rakhila. –Ironie du sort : Quand Farida Belkassam était étudiante à l’université, c’est M. Ameur Rakhila qui était son enseignant – N’empêche, l’ex-étudiante, aujourd’hui professionnelle de la communication, a manifesté une volonté et une ténacité d’une panthère pour défendre sa position. Et, de son côté, l’enseignant a affiché une position d’un « yack de l’Amérique du Nord » pour faire valoir la sienne. – Les comparés aux comparants ne relèvent absolument pas du péjoratif. Bien au contraire ! Le différend entre l’enseignant et son ex-étudiante a porté justement sur le changement de personne quant à la présentation à l’émission. Dans son introduction, au début de l’émission, Farida Belkassam a regretté l’absence du président du MPED. L’animatrice a manifesté son regret de l’absence de M. Akif plus d’une fois. M. Ameur Rakhila, probablement un homme qui n’ a pas l’habitude de se laisser marcher sur les pieds a violemment réagi contre le « diktat » de l’ENTV en soulignant que c’est au parti de choisir son représentant et non à l’ENTV.

L’animatrice, loin de se laisser intimider par la voie autoritaire de son interlocuteur, essaya de lui expliquer que des questions étaient préparées spécialement pour M. AKIF. « Il est question dans cette émission de parler du parti de son programme et de politique en général. Et moi, je peux le faire ! », répondit sèchement, M. Ameur Rakhila. Les échanges de propos durèrent longtemps entre l’animatrice et son invité sur le plateau jusqu’au point où la tension a atteint son summum. Ni l’un ni l’autre ne firent la moindre concession au profit de l’autre. Cependant l’émission « exigeait » de faire connaître au public les lignes du MPED. C’est ainsi qu’en homme sûr de lui et de ses convictions, M. Ameur Rakhila, sans se faire prier, lâcha une bombe : « Des maladies cancéreuses planent sur les plaines agricoles de la Mitidja ». D’où viennent ces menaces de cancer et qu’avez-vous fait pour les prévoir et éloigner le danger », l’interroge aussitôt Farida Belkassam ? « Ces éléments cancérigènes proviennent des modes agricoles employés et qui ne sont pas conformes au respect bio. Quant à ce que nous avons fait, sachez qu’après que ayons établi des diagnostics et constaté le danger, nous en avons aussitôt saisi les autorités ». « Y a-il eu des réactions de la part des autorités concernées », le questionne encore l’animatrice ? « Non seulement, les autorités n’ont pas réagi, répond le représentant du MMPED, mais les méthodes sujettes à caution se sont poursuivies. Elles se sont même accélérées », répond l’invité de « Hiwar Essaâ » avec indignation.

S’agissant enfin de Madame Mahdjoubi Chalabia, présidente du Mouvement de la Jeunesse et la Démocratie (MJD), elle s’est lancée dans une diatribe contre les partisans de la gérontocratie et de la « misogynie ». Sans retenue, Mme Mahdjoubi Chalabia a plaidé pour l’implication des jeunes dans les questions et décisions politiques. Naturellement, la présidente du MJD n’a pas osé quitté la sphère des généralités d’où le risque qu’elle a couru pour la mièvrerie et la logomachie. C’est ce qui a poussé l’académicien, M. Mohamed Taïbi, une fois invité à prendre la parole, à inviter le personnel politique à veiller à expliquer correctement le concept « jeunesse ».

M. Mohamed Taïbi, soucieux de ne pas blesser les sensibilités, a eu recours à des euphémismes dans les correctifs et balises qu’il a essayés de dresser à titre d’éléments indicateurs de la bonne direction. En clair, l’académicien Mohamed Taïbi a voulu faire passer ce message : « Il ne faut pas négliger le potentiel d’une jeunesse savante. Quant aux jeunes ne jouissant d’aucune formation ou quelques connaissances, elle ne peut, hélas, constituer qu’une charge et un fardeau. Alors de grâce, cessez vos discours hypocrites et sans la moindre portée politique mesdames et messieurs les politiciens ! ». Profitant de ce thème relatif à la jeunesse dans la politique, M. Mohamed Zerrouki est revenu à son tour à la charge pour « descendre » les oligarques. Dans ce sens, le président du FNLD a félicité le Dr Saïd Sadi qui a donné « l’exemple de l’alternance au pouvoir en cédant sa place à quelqu’un d’autre ».

Farida Belkassam invite alors M. Ameur Rakhila à intervenir en sa qualité d’universitaire sur ce point relatif aux mœurs politiques algériennes connues jusqu’à maintenant. « NON ! Ici je ne suis pas un enseignant universitaire mais un représentant d’un parti politique », répond-t-il sèchement. Contrairement à Farida Belkassam qui a fini par retrouver le sourire M. Ameur Rakhila demeura dans sa position hiératique, semblable à celle d’un samouraï en méditation.

Addenda

Il est curieux de savoir comment vont réagir les autorités algériennes face aux révélations faites par M. Mohamed Zerrouki a propos de ce responsable d’un parti qui a exigé de l’argent auprès des personnes voulant être têtes de listes pour les élections ?

D’ailleurs, l’interpellation ne doit pas seulement concerner le département ministériel de M. Daho Ould-Kablia. Même le ministère de la justice est tenu à présent de déclencher une enquête.

L’affaire est à considérer à présent comme une affaire de droit commun.

S’agissant de l’affaire des plaines agricoles de la Mitidja, même les instances internationales en charge de la protection de l’environnement sont tenues à présent de « fourrer » le nez dans ce dossier. On croit savoir que ces mêmes instances internationales ont remis un prix d’encouragement pour le ministre algérien de la protection de l’environnement, M. Chérif Rahmani, pour ses « grands exploits » en matière de politique de protection de l’environnement.

Pour les Kabyles, ils n’ont rien à apprendre sur le « positivisme » de M. Chérif Rahmani. Rien que les décharges publiques envahissant les villes et les forêts de Kabylie renseignent assez sur l’inertie du ministre algérien de la protection de l’environnement. Bien sûr, c’est en matière de travail que M. Chérif Rahmani brille par l’inertie. Si non, l’homme passe son temps dans les voyages à l’étranger. C’est ce qu’on peut appeler le « tourisme international du travail environnemental ». De sérieuses menaces cancérigènes à 50 Km seulement du siège de son département ministériel sans pour autant lever le petit doigt.

2 Commentaires

  1. Mr Said Tisegouine ,très honnêtement je ne vois pas du tout l’utilité de nous raconter toutes ces discussions entre politiciens débiles de bas étage.

  2. Qui peut m’expliquer comment se fait-il que même en 2012 le colonialisme arabo-islamiste parvient encore a organiser ses élections coloniales en Kabylie sans aucun souci!

    Le peuple kabyle est-il devenu un peuple sans dignité et sans volonté propre au point de se laisser coloniser par n’importe quel pouvoir étranger, aussi criminel et fasciste soit-il???

    Si c’est le cas, moi, même tout seul, je n’accepterais jamais qu’un pourvoir colonial arabo-islamiste puisse contrôler ma vie et celle de ma famille!

    Iherqdine arebbi muhamed guizan!

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