Université Mouloud Mammeri – Communiqué du bureau du comité de langue et culture Amazigh

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A l’occasion du 33éme anniversaire du printemps amazigh de 1980, et le 13ème anniversaire du printemps kabyle de 2001, nous venons nous plaindre et contester la politique discriminatoire à l’égard de la langue et de la civilisation Amazighe pratiquée par l’Etat central qui affichait soit disant une volonté politique d’aller de l’avant après l’introduction de cette langue dans la constitution (article 3 bis de la constitution). Mais malheureusement l’objectif n’est en réalité que de calmer et de détourner les opinions. Comment se fait-il qu’au lendemain de son introduction en 1995/1996, 16 wilayas ont opté pour son enseignement, et 17 ans plus tard cet enseignement non généralisé ni valorisé subsiste seulement dans 6 wilayas. Comment expliquer qu’en 2013, on nous refuse dans l’état civil des prénoms amazighs et l’ont continue comme par le passé la folklorisation de l’art et de tout le patrimoine culturel Amazigh.

Si les droits linguistiques et culturels sont des droits fondamentaux de la personne humaine, en Algérie ces droits en ce qui concerne l’identité Amazighe, sont toujours niés. Cela engendre le sentiment d’être colonisés, marginalisés, chez des millions d’Imazighen en particulier en Kabylie où un nombre important de citoyens ont affiché leur attachement à leur identité. Il y a une véritable demande sociale et politique de sa constitutionalisation. On ne réserve à cette région que des complots, des insultes, des crimes d’Etat et un quadrillage militaire ultra-exceptionnel qui barricade les chemins.

En Algérie, les langues étrangères, sont reconnues et enseignées mais la langue Amazighe reste toujours marginalisée malgré son introduction dans la constitution en temps que langue nationale, cela n’est pas en parfaite contradiction avec la constitution qui a affiché une volonté de mettre fin à cette injustice historique. La volonté de l’administration et ses pratiques portent gravement atteinte à l’Amazighité de l’Algérie. Par exemple, l’enseignement de tamazight reste toujours facultatif, et non généralisé ni au niveau des primaire, ni au niveau des collèges, ni au niveau des lycées même dans les wilayas où la demande sociale est affichée à l’instare de Tizi-Wezzu, Bougie, Tuβiret, Boumerdas… alors que les diplômés et les licenciés en cette langue se retrouvent quotidiennement devant les portes fermées des académies gangrenées par le favoritisme. Que dieu nous protège ? Qu’un jour l’esprit des lois veille sur la loi. A cet effet nous attendons et nous souhaitons des initiatives audacieuses et un plan d’urgence comme : la généralisation de l’enseignement de tamazight sur tous les niveaux depuis la classe préscolaire, l’abolition officielle du statut facultatif de l’enseignement de la langue accompagnée par une loi qui rend obligatoire son enseignement même dans les écoles privées.
Prélude à la mise en place de moyens adéquats pour assurer un enseignement effectif, et généralisé, création d’un journal en tamazight, élargissement des recrutements de diplômés lors des différents concours nationaux/régionaux, la titularisation des enseignants dans les délais fixés par la loi, mettre fin au chantage exercé à l’encontre de ces enseignants, par exemple l’ajournement enseignants de 09, officialisation de la graphie latine dans l’enseignement , notamment dans les régions ou cette graphie utilisée depuis presque 20 ans, une véritable réforme éducative dont Tamazight et sa civilisation auront leurs véritable place. Et nous réclamons également le recrutement de tous les diplômés inscrits au concours de 2012.

En tout état de cause, notre collectif de diplômé et d’étudiant Amazigh de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou (CDEA), et le comité autonome des étudiants Amazighs de l’université Mouloud Mammeri (CDLCA), demeurent attaché à ces revendications. Et nous lançons un appel au soutien de nos actions à venir. Nous invitons le mouvement associatif, le syndicat autonome, les députés démocrates et leurs formations, les formations politiques du changement, ainsi que les comités autonomes de notre Université.

Le 15 avril 2013

Bureau du comité de langue et culture Amazigh

Université Mouloud Mammeri.

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