Vient de paraître : – « Mouloud Feraoun. Lectures postcoloniales et trans-inter-culturelles »

0
425
Mouloud Feraoun
Mouloud Feraoun

Ce numéro de DFS sur Feraoun regroupe plusieurs études universitaires de plusieurs pays et des textes méconnus de l’auteur du Fils du pauvre sur Albert Camus. Les contributions de ce collectif mettent en lumière certains aspects et thématiques de l’œuvre feraounienne. Elles sont organisées selon différentes parties groupées par des thématiques différenciées.

Le volume s’ouvre avec un long avant-propos signé par l’universitaire Boussad Berrichi (CMC York University et La Cité, Ottawa, Canada), suivi de « Mouloud Feraoun. La voix de Fouroulou », un article fort émouvant et poignant de l’éminent écrivain Mouloud Mammeri, le confident-ami le plus proche de Mouloud Feraoun. Dans la première partie, sous le titre « Lecture et approche postcoloniales. Trans-inter-culturalité et pluralité de l’œuvre », nous retrouvons les études suivantes : Martine Mathieu-Job (Université de Bordeaux III, France) examine la première version du Fils du pauvre (dont rend compte l’édition ENAG de 2002) à celle de l’édition française (réédition Seuil de 1954) pour rendre justice à « l’ampleur et à l’originalité de la perspective romanesque qu’avait d’emblée tenté de mettre en œuvre Feraoun ». Fazia Aitel (Claremont McKenna College, Californie, USA) analyse la signification du premier roman de M. Feraoun et les raisons pour lesquelles il permet d’appréhender la littérature francophone dans toute sa complexité aujourd’hui. Malika Fatima Boukhelou (Université Mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou, Algérie) traite deux romans, Le Fils du pauvre et La Terre et le sang, de l’écrivain sous une approche postcoloniale. Elle démontre combien l’écrivain M. Feraoun a tenté de dire les siens en les imprégnant le plus possible de leur identité culturelle. Rachida Saïgh-Bousta (Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc) s’attarde sur la question de l’immigration dans les œuvres de M. Feraoun. Elle s’interroge sur cette réalité qu’on pouvait penser d’un autre temps qui s’inscrit dans les dynamiques coloniales, si elle est toujours en œuvre dans les imaginaires. Dallila Belkacem (Université d’Oran, Algérie) aborde le premier roman de l’écrivain Feraoun comme « adoption et adaptation » de l’écriture (auto-)biographique au service d’une interculturalité.

Et la deuxième partie, sous le titre « Un humaniste dans la guerre », regroupe les articles suivants: Fanny Colonna (École des hautes études en sciences sociales et CNRS à Paris, France) présente une étude comparée « Mouloud Feraoun et Albert Camus, une sombre gémellité ». Elle s’attarde dans son étude sur le « provincialisme », culturel pour l’un, social pour l’autre pour montrer que ces particularismes sont précisément la source de leur universalité aujourd’hui. Ouerdia Yermèche (Université d’Alger, Algérie) met en lumière certains aspects de l’engagement de Mouloud Feraoun pendant la guerre de libération nationale (1954-1962). Elle répond à certaines questions posées par l’analyse du Journal de l’écrivain paru en septembre 1962 à titre posthume. Nadjiba Regaieg (Université de Sousse, Tunisie) analyse le « Journal » de l’écrivain comme un journal qui n’a rien d’intime. Elle explore le Journal de Feraoun en le confrontant d’abord à la forme conventionnelle du journal puis en interrogeant son contenu à la lumière de la biographie de l’auteur entre 1955 et 1962, années pendant lesquelles a été rédigé ce journal.

En effet, à la fin de ce collectif de Dalhousie French Studies, un dossier bien documenté des textes de l’écrivain Mouloud Feraoun sur son ami-compatriote Albert Camus. Les textes explicitent bien l’amitié franche et sincère entre les deux écrivains qui ont marqués leur époque. D’autres textes divers de M. Feraoun ainsi qu’une importante bio-bibliographie de l’écrivain clôturent ce collectif.

À la fin de l’avant-propos de ce centième numéro de Dalhousie French Studies consacré à l’illustre-éminent écrivain Mouloud Feraoun, lit-on les interrogations suivantes: que faudrait-il comprendre par « instituteur-écrivain humaniste »? Par quoi ce collectif de DFS sur M. Feraoun se différencie-t-il des autres travaux scientifiques? Et surtout, quels sont les outils indispensables à l’analyse de la trajectoire de l’auteur et de son œuvre? Ce sont des questions majeures auxquelles ce collectif apporte des réponses – et préconise d’autres stratégies de lectures des œuvres littéraires et autres textes d’hier, d’aujourd’hui… et à venir…

Enfin, à lire absolument ce numéro de Dalhousie French Studies consacré à l’écrivain humaniste Mouloud Feraoun.

* Mouloud Feraoun. Lectures postcoloniales et trans-inter-culturelles sous la direction de Boussad Berrichi, numéro 100 de la revue Dalhousie French Studies, Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse (Canada), 2014, 150 p [http://ojs.library.dal.ca/dfs/issue/view/296 ] ISSN : 0711-8813

Anya B.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici