Le père d’un détenu politique de Larbaa Nath Irathen : « Notre fils nous coûte 25 000 dinars par mois »

KABYLIE (TAMURT) – Le calvaire des familles des détenus politiques de Larbaa Nath Irathen est beaucoup plus compliqué que tout le monde le pense. Le transfert de tous les détenus kabyles d’Alger vers les villes du sud algérien, notamment à Béchar, est une punition contre les parents de détenus. Le témoignage de Hocine, père du détenu politique Mouh Laskri, dit Vaxuc, le seul qui a accepté de s’exprimer, est frappant.

« Même les fourgons des transports refusent de nous déplacer vers le sud », dit Da Hocine. Les transporteurs ont reçu des pressions des services de sécurité algériens pour refuser de transporter les familles des détenus qui veulent rendre visite à leurs enfants dans le sud algérien. « Les transporteurs ont peur et je les comprends », ajoute le père su détenu. « D’une visite par 15 jours on est passeé à une seule visite par deux mois. Ça nous revient trop cher à cause de l’éloignement. Mon fils me coûte pas moins de 25 000 dinars par mois. En Algérie, on ne punit pas seulement les détenus d’opinion, mais aussi leurs familles », regrette Da Hocine qui dit que rien que pour le transport, parfois il est obligé de dépenser jusqu’à 20 000 pour quelques minutes au parloir avec leurs enfants. Les autres parents des détenus Kabyles refusent de s’exprimer de peur de représailles des services de sécurité algériens.

Deux détenus politiques de  Larbaa Nath Irathen ont été liquidés physiquement dans leurs cellules par les services de sécurité algériens, un l’année passée et l’autre le mois d’août dernier. On parle aussi de plusieurs cas d’empoisonnement de ces détenus. Après l’assassinat de ces deux détenus, il ne reste que 37 détenus condamnés injustement à la perpétuité dans l’affaire de Djamel Ben Smail, assassiné par les services secrets algériens.

Idir Yatafen