CONTRIBUTION (TAMURT) – La revendication d’origines prestigieuses par les dynasties est une constante universelle.
L’histoire des monarchies et des dynasties à travers le monde montre une tendance récurrente : la revendication d’origines prestigieuses pour asseoir la légitimité du pouvoir. Ce phénomène traverse les continents et les époques, qu’il s’agisse des dynasties européennes, asiatiques, nord-africaines ou américaines. Il obéit à des motivations politiques, culturelles et religieuses, mais il est aussi confronté à la réalité historique et aux constructions mythologiques. Nous analyserons ce phénomène sous une approche dialectique : thèse (la revendication comme fondement du pouvoir), antithèse (une distorsion de la réalité historique) et synthèse (une légitimité hybride entre mythe et histoire).
1. Thèse : La revendication d’origines prestigieuses, une nécessité politique et symbolique
Toutes les grandes dynasties, qu’elles soient européennes, asiatiques, nord-africaines ou américaines, ont cherché à légitimer leur pouvoir en revendiquant une ascendance prestigieuse, souvent liée à une origine noble, divine ou étrangère. Cette stratégie leur permettait de renforcer leur autorité et d’assurer une continuité historique avec des figures légendaires ou conquérantes.
1.1. En Europe : L’héritage des peuples du Nord
De nombreuses monarchies européennes se sont réclamées d’ancêtres germaniques, goths ou vikings.
Les rois de France mettaient en avant leur filiation avec les Francs (Clovis), les ducs de Normandie avec les Vikings (Rollo), et les Wisigoths en Espagne revendiquaient leur héritage gothique pour se démarquer des musulmans.
Cette ascendance était perçue comme un symbole de force, de conquête et de légitimité dynastique.
1.2. Dans le monde musulman : L’ascendance arabe comme source de légitimité
Les dynasties nord-africaines ont souvent revendiqué une origine arabe, souvent fausse, pour renforcer leur autorité religieuse.
Les Fatimides prétendaient descendre de Fatima, fille du Prophète. Les dynasties marocaines des Chérifs Alaouites se réclamaient également d’une filiation prophétique.
L’ascendance arabe était associée à la noblesse spirituelle et au pouvoir divin dans le monde musulman.
1.3. En Asie : descendance divine et conquérante
Les empereurs chinois se légitimaient par le Mandat du Ciel et une filiation avec des figures mythiques comme l’Empereur Jaune.
Les empereurs japonais se disaient descendants de la déesse du Soleil Amaterasu, leur conférant un statut quasi divin.
Les Moghols et les Ottomans revendiquaient une filiation avec Gengis Khan et Tamerlan, figures emblématiques de conquérants.
1.4. En Amérique : L’importance du mythe colonial et autochtone. Aux États-Unis et au Canada, les élites anglo-saxonnes cherchaient à prouver une ascendance britannique ou scandinave.
En Amérique latine, les élites criollos (descendants d’Espagnols) prétendaient souvent à une filiation castillane ou aristocratique pour justifier leur domination sur les populations indigènes et africaines.
À l’inverse, certains leaders modernes ont revendiqué des origines indigènes (ex. : Evo Morales en Bolivie) pour s’opposer aux élites européennes.
Ainsi, la revendication d’origines prestigieuses était un outil de légitimation permettant aux dynasties de consolider leur pouvoir en s’inscrivant dans une continuité mythique ou conquérante.
2. Antithèse : Une distorsion de la réalité historique au service du pouvoir. Si ces revendications ont permis aux dynasties d’asseoir leur autorité, elles reposent souvent sur des distorsions historiques, voire des inventions pures et simples. En réalité, ces lignées sont bien souvent métissées, issues de populations locales ou en rupture avec les dynasties qu’elles prétendent prolonger.
2.1. En Europe : une filiation souvent fictive ,
Beaucoup de dynasties européennes étaient en fait issues de peuples locaux et se sont rattachées artificiellement aux peuples du Nord pour renforcer leur prestige.
Par exemple, les Mérovingiens et Carolingiens n’étaient pas réellement des héritiers directs des grandes tribus germaniques, mais plutôt des élites locales ayant fusionné avec elles.
2.2. En Afrique du Nord : L’arabisation efface l’identité berbère. La majorité des dynasties nord-africaines étaient en réalité d’origine berbère ou locale, mais ont préféré s’inventer une filiation arabe pour mieux s’intégrer au monde islamique.
Le mythe de la filiation arabe a servi à marginaliser les identités berbères, alors que ces dernières ont été moteurs des grandes dynasties (Almoravides, Almohades, Hafsides, Zianides, etc.).
2.3. En Asie : des ascendances reconstruites
La dynastie Qing en Chine était mandchoue, mais a cherché à se siniser pour être acceptée par les Hans.
Les Moghols en Inde et les Ottomans ont exagéré leurs liens avec Gengis Khan pour justifier leur autorité.
2.4. En Amérique : le mythe du sang pur aux États-Unis, la revendication d’une ascendance noble britannique ou nordique a souvent servi à effacer les origines plus modestes des colons.
En Amérique latine, la classe dominante a souvent cherché à minimiser ou cacher son métissage avec les populations indigènes et africaines.
Ainsi, la fabrique des origines royales repose sur une construction idéologique plus que sur une vérité historique.
3. Synthèse : entre mythe et réalité, une légitimité hybride
Finalement, ces revendications, bien qu’en partie fictives, ont joué un rôle essentiel dans la structuration des monarchies et des identités nationales.
3.1. La légitimité repose autant sur le récit que sur la réalité
Un souverain ne règne pas seulement par la force, mais aussi par l’adhésion de son peuple à un récit historique.
Même si les origines revendiquées sont parfois fausses, elles deviennent réelles dans l’imaginaire collectif.
3.2. Une hybridation entre origines locales et héritages étrangers
En réalité, la plupart des dynasties sont issues de métissages culturels et ethniques, combinant des éléments locaux et des apports étrangers.
Le Japon, la Chine, l’Europe, l’Afrique du Nord ou les Amériques ont tous vu des dynasties émerger d’alliances, d’assimilations et de syncrétismes.
3.3. L’histoire moderne remet en cause ces mythes, mais ne les efface pas
Aujourd’hui, les historiens déconstruisent ces légendes dynastiques, mais elles restent fortes dans l’identité des peuples.
En politique, ces revendications restent utilisées, notamment dans les monarchies actuelles (Japon, Maroc, Thaïlande).
Conclusion :
La revendication d’origines prestigieuses est une constante universelle qui traverse l’histoire des monarchies. Elle repose sur un équilibre entre mythe et réalité, où la mémoire collective façonne autant le pouvoir que les faits historiques eux-mêmes.
M. KOCEILA, Militant de l’Union pour la République Kabyle (URK)
Azul, très instructif et merci de nous de nous faire partager ces informations que nous avons tendance à oublier. Étant moi même athée vos dires me réconforte dans mes convictions. Tout pouvoir politique ayant la prétention de diriger une nation, un état, des peuples en somme tire sa légitimité comme vous l’avez magistralement si bien décrit de mythes. Nous qui sommes uniquement Kabyles Di mazighen n’en déplaise au pouvoir maffieux d’Algérie qui veut nous faire croire aux sornettes moyenâgeuses du moyen Orient qui n’ont ni queue ni tête et qui nous impose un dogme mythologique au caractères vicieux, malhonnête, mensonger, violent pendant que ces mêmes autorités soit disant légitimées s’occupent de faire fructifier leur avoirs bancaires , immobiliers etc. Taarbubt ik sehfaten dixit Lwenas at Lewnis Matoub. Quant aux Kabyles islamisés, ils ne sont la que pour renforcer et participer à la domination de leur propre concitoyens avec tout le foutoir de ces mythes en question. Vive la liberté d’expression de penser à la poubelle tous les dogmes qui entrave celles ci.
1) « les Wisigoths en Espagne revendiquaient leur héritage gothique pour se démarquer des musulmans. »
C’est totalement faux!
Les goths d’Espagne étaient les premiers musulmans. Il vous faut accepter le fait qu’il ne y’a jamais eu une conquête de l’Afrique du Nord et de l’Espagne. Le mythe la conquete est miteux , sans source. L’islam etait un mélange des sectes chrétiennes unitaristes (le dieu unique et qui n’a pas d’associe), arianistes,priscillianistes et donatiste..pour la partie qui nous concerne.
2) Ceux sont les europeens qui font croire aux arabisés qu’ils sont descendant de guerriers du Hejaz. Le Hejaz ne recele aucune trace de vie datant du 6 eme siecle. Pas de trace de Mohamet, pas de trace des koreishis etc.
Pour comprendre votre malheur, il vous faut vous liberer des mensonges de l’histoire.