TAMAZGHA (TAMURT) – Face à l’escalade des attaques du régime algérien et de ses relais contre le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), le Congrès Mondial Amazighe (CMA), ONG basée à Paris, est monté au créneau. Dans un communiqué publié le 8 décembre, l’organisation exprime son soutien au MAK, saluant un mouvement « pacifique, démocratique et respectueux des droits fondamentaux ».
Le CMA déplore que des responsables politiques algériens, y compris certains Kabyles, participent à cette campagne d’hostilité. Le communiqué fustige notamment l’ancien ministre Noureddine Boukrouh, décrit comme « un arabiste déguisé en démocrate », pour avoir assimilé le CMA à un prétendu « Congrès Mondial Juif ». Une manœuvre visant, selon l’ONG, à justifier les persécutions du régime algérien contre les Mozabites et les Kabyles.
Le journaliste algérien Ihsène El Kadi, pourtant emprisonné deux ans pour délit d’opinion, n’est pas épargné. Le CMA lui reproche d’avoir, lui aussi, relayé des discours hostiles au MAK. L’organisation cite également l’ancien vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’homme, Saïd Salhi, aujourd’hui en exil, accusé de s’aligner sur les thèses du pouvoir qui a classé le MAK comme « organisation terroriste ». Le CMA souligne qu’il n’a jamais dénoncé la répression visant les détenus politiques kabyles, alors même qu’il se réclame de la défense des droits humains.
Le communiqué condamne aussi la déclaration du premier secrétaire du FFS, qui a qualifié Ferhat M’Henni de « traître », un geste jugé « indigne » et en contradiction totale avec le principe du droit à disposer de soi-même, cher aux amazighs.
Pour le CMA, ces responsables ne sont que des « pseudos-démocrates » qui contribuent à la stigmatisation du militantisme kabyle.
Fait inédit, l’ONG critique également la chaîne kabyle BRTV, accusée d’offrir sa tribune presque exclusivement à des figures proches du régime algérien ou hostiles au mouvement indépendantiste kabyle.
Dans une conclusion ferme, le Congrès Mondial Amazighe dénonce la criminalisation du mot “Kabyle” par le régime d’Alger, une dérive jugée dangereuse et révélatrice d’une politique étatique de répression culturelle et politique.
Idir Yatafen


