BGAYET (TAMURT) — Le Front des forces socialistes (FFS) a réuni, samedi 6 décembre, ses élus locaux à la maison de la culture Taos Amrouche. À l’heure où le MAK s’apprête à proclamer unilatéralement l’indépendance de la Kabylie le 14 décembre prochain, le premier secrétaire du FFS, Youssef Aouchiche, a insisté sur « l’attachement » de son parti à « l’unité nationale ».
Un discours qui, désormais, ne trouve plus d’écho au sein d’une population kabyle épuisée par des décennies de répression et de marginalisation.
« Aujourd’hui, les gens sont conscients », rétorque Sofia, citoyenne de Bgayet, qui rappelle au dirigeant du FFS que son parti a dirigé l’APW de la wilaya pendant vingt-cinq ans « sans apporter aucun changement ».
« Vous avez détruit Béjaïa par la bureaucratie. Vous ne connaissez les citoyens qu’au moment des élections », s’indigne-t-elle.
Le fossé entre le FFS et les Kabyles semble se creuser davantage. Pour Malek, le constat est sans appel : « Le FFS n’existe plus en Kabylie. Il ne reste que des obséquieux. »
Un autre citoyen, Mohand Arezki, rappelle pour sa part l’histoire controversée du parti : « C’est le FFS qui a pris les armes en 1963. Plus de 400 morts que vous avez oubliés. Vous avez toujours divisé les Kabyles par vos alliances avec les partis du régime. »
L’annonce du MAK a provoqué un état de panique palpable au sein du régime algérien, qui multiplie désormais les appels à « l’unité nationale ».
Ironie amère : ce même régime, qui prétend préserver cette unité, est celui qui œuvre depuis 1962 à isoler, stigmatiser et marginaliser la Kabylie.
Aksil K.


