TAMAZGHA (Tamurt) – La journée d’étude sur Tamazight organisée le mercredi 11 avril 2018 par le Conseil de la nation algérien en collaboration avec le Haut commissariat à l’Amazighité (HCA) et présidée par la vice-présidente du Conseil, Nouara Saadia Djaafar, semble cacher d’autres secrets inavoués. D’emblée, les conférenciers et intervenants ont mis l’accent sur la nécessité de replacer le débat sur l’Amazighité dans « son espace naturel », à savoir les établissements scientifiques et académiques afin de « barrer la route aux surenchères et instrumentalisations qui ne servent nullement les intérêts suprêmes du pays ». Cependant, la problématique posée par les pseudo-défenseurs de l’Amazighité est antipodes de la réalité du terrain.
Sabordée et bridée par les gens d’El Mouradia, Tamazight est jetée dans un cachot pour en la condamnant par contumace à l’oubli. Et voilà que le pouvoir d’Alger sort se veut se réapproprier Tamazight en s’attaquant avec véhémence aux vrais enfants de Tamazgha, notamment les Kabyles. Parler de surenchère et d’instrumentalisation équivaudrait à dire que cette politique a de tout temps était le cheval de bataille du système algérien.
Une politique visant à annihiler tout ce qui touche à la berbérité, sinon comment se fat-il que celle-ci est jetée aux oubliettes avec à la clé la condamnation, voire l’assassinat des militants de la cause identitaire. Dans le même sillage, le Secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad a affirmé que son institution œuvrait à « apporter la valeur ajoutée qui met à l’abri l’Amazighité des débats vaseux, des surenchères stériles et de toute instrumentalisation politicienne », tout en veillant à « replacer le débat autour de l’Amazighité dans son espace naturel ». Le hic, est que Si El Hachemi Assad oubli que c’est le régime dont il dépend qui a de tout temps instrumentalisé et divisé les Amazighs. Un secret de polichinelle que d’aucuns ne peuvent nier.
Amnay