TAMURT (TAMURT= – Dix jours après sa libération, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal s’est exprimé sur le plateau de France 2. Fidèle à son ton posé, sans rancœur ni agressivité, il a rappelé son engagement constant en faveur d’un rapprochement entre Paris et Alger. « Je suis toujours pour la réconciliation entre l’Algérie et la France », a-t-il déclaré.
Sansal a néanmoins confié sa profonde inquiétude à l’idée de retourner dans son pays. « J’ai peur pour ma famille, pour mon épouse, si je reviens en Algérie. Je pense aussi à mes compagnons de cellule, qui risquent d’être interrogés : que savent-ils ? Que leur ai-je dit ? » a-t-il expliqué, laissant entendre qu’il pourrait ne jamais rentrer en Algérie, comme de nombreux opposants algériens et kabyles contraints à l’exil.
Évoquant ses conditions de détention, l’écrivain décrit une expérience éprouvante : « La vie est dure en prison, le temps est long. On se fatigue, on s’épuise, et très vite on se sent mourir. » Il est revenu sur son arrestation en 2024, juste après avoir atterri en Algérie : « En sortant de l’aéroport, ils m’ont mis une cagoule sur la tête. Pendant six jours, je ne savais ni où j’étais ni à qui j’avais affaire. »
Dans un entretien accordé au Figaro, Sansal estime que sa condamnation est directement liée à la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Son amitié avec l’ancien ambassadeur de France, Xavier Driencourt, aurait également joué un rôle, affirme-t-il.
Sur France 2, l’écrivain a de nouveau regretté que certains discours politiques en Algérie restent figés dans le passé : « Soixante ans ont passé, et l’on continue d’utiliser les récits de la guerre de libération. »
Idir Yatafen


