 – Boualem Sansal, figure majeure de la littérature algérienne et voix critique du régime, fait une nouvelle fois les frais de mesures administratives controversées. Selon plusieurs titres de la presse algérienne, les autorités auraient désactivé son passeport algérien, empêchant l’écrivain de retourner dans son pays natal sans passer par une procédure d’entrée réservée… aux étrangers.){kind=link}
ALGÉRIE (TAMURT) – Boualem Sansal, figure majeure de la littérature algérienne et voix critique du régime, fait une nouvelle fois les frais de mesures administratives controversées. Selon plusieurs titres de la presse algérienne, les autorités auraient désactivé son passeport algérien, empêchant l’écrivain de retourner dans son pays natal sans passer par une procédure d’entrée réservée… aux étrangers.
L’auteur, qui a passé un an en prison pour ses prises de position politiques, ne pourrait désormais se rendre en Algérie qu’en sollicitant un visa d’entrée avec son passeport français, bien qu’il soit né en Algérie, y ait travaillé toute sa vie et y ait longtemps résidé, notamment dans la ville de Boumerdès.
Une mesure assimilée à une déchéance de nationalité
Pour de nombreux observateurs, désactiver le passeport d’un citoyen né en Algérie et l’empêcher de regagner son domicile équivaut, de fait, à une destitution de nationalité. La mesure intervient après une période de fortes tensions diplomatiques entre Alger et Paris, durant laquelle l’Union européenne et la France auraient exercé des pressions pour la libération de l’écrivain.
Bien que Sansal ait été relâché, la relation entre l’auteur de 2084 et le pouvoir algérien demeure extrêmement tendue.
Un précédent : le cas de Slimane Azem
Boualem Sansal n’est pas le premier à avoir été empêché de revenir dans son pays. Le chanteur Slimane Azem, dont les chansons ont célébré l’Algérie et accompagné la lutte de libération, est resté interdit de séjour en Kabylie jusqu’à sa mort, pour avoir critiqué le régime de Houari Boumediene.
Ces cas illustrent une pratique de longue date consistant à sanctionner les voix dissidentes par des mesures administratives drastiques, parfois assimilées à des bannissements.
Idir Yatafen