BRUXELLES (TAMURT) – Les peuples amazighs sont respectés et reconnus dans de nombreux pays européens où ils vivent en exil, contrairement à leur situation en Afrique du Nord. À l’occasion du Nouvel An amazigh 2976, le Parlement belge à Bruxelles a arboré le drapeau amazigh du 15 septembre jusqu’à la fin du mois de janvier 2026.
Par ce geste symbolique fort, les autorités belges rendent hommage à plus d’un million d’Amazighs vivant en Belgique. L’immigration nord-africaine dans ce pays remonte aux années 1920 et concerne principalement des Amazighs originaires du Rif et de l’Atlas marocain. De nombreux Kabyles et Chaouis sont également établis en Belgique, notamment dans les régions de Bruxelles et de Charleroi.
Bien que numériquement importants, les Amazighs de Belgique restent relativement peu organisés sur le plan politique. Certaines associations culturelles œuvrent néanmoins à la valorisation de la langue et de la culture amazighes. Toutefois, plusieurs observateurs dénoncent l’infiltration de ces structures par les services de renseignement algériens et marocains, ce qui freine leur autonomie et leur efficacité.
Malgré ces obstacles, la culture amazighe continue de résister et de s’épanouir au sein de la diaspora, notamment en Europe et au Canada. Les Amazighs y bénéficient généralement du respect et de la protection des autorités des pays d’accueil. Cette reconnaissance contraste fortement avec la situation en Algérie et au Maroc, où de nombreux militants amazighs sont poursuivis et condamnés à de lourdes peines de prison.
Au Maroc, le militant rifain Nasser Zefzafi purge une lourde peine pour son engagement. En Kabylie, près d’un millier de détenus politiques croupissent dans les prisons algériennes pour avoir défendu pacifiquement leur identité, leur langue et leurs droits fondamentaux.
Le drapeau amazigh flottant sur le Parlement belge rappelle ainsi une évidence : lorsque les droits sont respectés, les identités s’expriment librement. Là où ils sont niés, la répression devient la seule réponse des régimes autoritaires.
Idir Yatafen


