Algérie : un document secret des services français accable Ahmed Ben Bella

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Ahmed Ben Bella
Ahmed Ben Bella

ALGÉRIE (TAMURT) — Le journaliste algérien Saïd Bouakba a été récemment incarcéré pour avoir affirmé que l’ancien président Ahmed Ben Bella avait détourné une partie de l’argent de la Révolution algérienne. Une accusation qui a conduit la fille adoptive de Ben Bella à porter plainte contre lui et à son placement en détention, en attendant son jugement.

Mais un rebondissement inattendu vient bouleverser l’affaire : un document classé “top secret” du SDECE, l’ancien service de renseignement extérieur français, a été rendu public et semble confirmer les révélations du journaliste.

5 millions de dollars déposés en Suisse en 1963
Le document, daté du 4 janvier 1963, indique qu’un Nord-Africain — très probablement un émissaire d’Ahmed Ben Bella, qui venait de s’emparer du pouvoir en écartant le GPRA — aurait déposé à la Banque arabe de Genève, au 12 rue Binivard, deux valises remplies de billets, soit près de 5 millions de dollars américains.


Selon plusieurs experts, le document est authentique.
Ce qui renforce considérablement la crédibilité des accusations initiales de Saïd Bouakba.
Pourtant, malgré cet élément de poids, il est peu probable que la justice algérienne revoie sa position ou procède à la libération du journaliste, tant l’instrumentalisation politique des institutions demeure forte.

Pourquoi Paris a-t-elle sorti ce dossier maintenant ?
La question reste entière : pour quelles raisons les services français ont-ils choisi de révéler ce document aujourd’hui ?
Ce n’est pas un précédent.
En 2019, au tout début du Hirak, un autre document dévoilé en France établissait l’implication directe d’Abdelaziz Bouteflika dans l’assassinat de Krim Belkacem.
Le clan présidentiel avait immédiatement compris le message, et Bouteflika annonçait sa démission dès le lendemain.
La mise au jour du dossier Ben Bella pourrait constituer, une fois encore, un avertissement destiné à Abdelmadjid Tebboune.
La France n’a jamais cessé d’exercer une influence déterminante sur les grandes orientations politiques de l’Algérie, ni sur la désignation de ses dirigeants.

“Tout était accessible aux services français”, révélait Boudiaf
L’ancien chef de l’État Mohamed Boudiaf avait lui-même reconnu, en avril 1992, qu’il avait été « stupéfait » de découvrir que tous les documents des services algériens étaient directement accessibles aux services français.
Une déclaration lourde de sens, qui éclaire la relation complexe — et souvent opaque — entre Alger et Paris depuis l’indépendance.

Idir Yatafen pour Tamurt

1 COMMENTAIRE

  1. Tout le monde sait, et Matoub l’a chanté, ce que sont devenus les bijous de nos grand-mères qu’elles avaient cédé au « Senduq n ttadhamun », au lendemain de l’indépendance. Rien n’est nouveau sous le soleil.

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