ALGER (TAMURT) – « Même Ben Bella affirme qu’il est amazigh, qui croire de nos jours ? » s’interrogeait ironiquement Matoub Lounès dans l’une de ses chansons en 1985. Quarante ans plus tard, l’histoire semble se répéter. En 2025, le régime algérien annonce qu’un édifice culturel à Alger portera le nom du Rebelle.
Une annonce pour le moins troublante. Ceux-là mêmes que beaucoup accusent d’avoir fait taire Matoub Lounès par les armes prétendent aujourd’hui lui rendre hommage. Cette initiative intervient dans un contexte de montée en puissance de la mouvance indépendantiste en Kabylie, et apparaît, pour de nombreux observateurs, comme une tentative de récupération politique visant à désamorcer cette dynamique.
Un hommage perçu comme une instrumentalisation
Pour ses détracteurs, le pouvoir algérien chercherait avant tout à dissocier le nom de Matoub Lounès de la Kabylie, et surtout du projet d’indépendance qu’il incarnait par ses textes et ses prises de position. Baptiser une structure à Alger du nom du Rebelle serait ainsi une manière de neutraliser politiquement son héritage, en le vidant de sa substance militante.
Cette démarche est perçue par beaucoup comme de la poudre aux yeux, voire comme une insulte à la mémoire de l’artiste. Comment prétendre honorer Matoub Lounès alors que ses chansons restent largement bannies des médias publics algériens, notamment de la télévision nationale ?
Une exigence restée sans réponse : la vérité sur son assassinat
Pour les Kabyles, la priorité n’est pas de voir le nom de Matoub Lounès attribué à une ruelle ou à une structure culturelle à Alger. Leur revendication est claire : l’ouverture du dossier de son assassinat, l’identification des responsables et la désignation des commanditaires.
Pour beaucoup, il s’agit d’un secret de Polichinelle : Matoub Lounès aurait été assassiné par la sécurité militaire algérienne, une vérité que le régime continue d’éluder plus de vingt-cinq ans après les faits.
Un rejet largement partagé
Par ailleurs, cette initiative ne semble susciter ni enthousiasme ni adhésion. Ni les Algérois, ni une grande partie des Algériens, et surtout la majorité des Kabyles, ne souhaitent voir le nom de Matoub Lounès instrumentalisé de la sorte. Pour ses admirateurs, sa mémoire appartient avant tout à la Kabylie et à son combat pour la liberté, la dignité et la vérité.
Cette annonce apparaît ainsi comme une tentative supplémentaire du pouvoir algérien de manipuler l’opinion kabyle, en utilisant une figure emblématique dont il a toujours combattu le message.
À noter que l’information concernant le baptême d’un édifice au nom de Matoub Lounès a été révélée sur le plateau de la BRTV, sans qu’aucune précision ne soit donnée quant à la nature, l’emplacement exact ou la portée réelle de ce projet.
Idir Yatafen



Azul, un non événement ! D’ailleurs tout ce qui vient d’Alger -cette contrée arabo islamique dirigée par une bande sectaire et terroriste- n’intéresse plus désormais leqvayel dans leur ensemble, sauf certains supplétifs addict aux sirènes fantomatiques d’un pays à la dérive. Pauvre algerie ! Lwenas negh net murt leqvayel macci ni veraniyen ! Alors de grâce, vous les dirigeants algériens occupez vous de travestir encore et encore l’histoire, d’emprisonner des femmes et des hommes qui n’ont strictement rien fait pour nuir contrairement à vous. L’instrumentalisation du régime algérien fasciste est un de vos points forts. Vous ne trompez plus grand monde. Hélas votre règne sur la kabylie arrive à son terme que vous le vouliez ou pas. Thamurt récupère ses billes du jeu de dupes dans laquelle elle est empêtrée depuis au moins 62. Pas touche à nos femmes et aux hommes disparus et à celles et ceux que vous n’avez pas encore Assassiner ! Houst de la kabylie, on veut plus de vous, emporter avec vous vos sbires, votre barda et surtout votre mentalité moyenâgeuse qui a fait tant de dégâts ! Rentrez chez vous et ne revenez jamais ! Ha j’oubliais celles et ceux qui vous soutiennent dans vos manigances emportez les aussi dans vos bagages, vous nous rendriez service et on vous cede volontiers le Sahara et ses richesses. A bon entendeur !
Magnifique idée
Après avoir fait taire le Rebelle, voilà qu’on lui offre une plaque en marbre. Le régime algérien invente décidément un nouveau concept : assassiner d’abord, baptiser ensuite. Innovation politique made in El Mouradia.
Matoub Lounès l’avait pourtant dit dès 1985 avec cette lucidité qui dérange :
« Même Ben Bella affirme qu’il est amazigh, qui croire de nos jours ? »
Quarante ans plus tard, on a la réponse : surtout pas ceux qui recyclent les morts pour survivre politiquement.
Donner le nom de Matoub à un édifice à Alger pendant que ses chansons restent interdites à la télévision nationale, c’est un peu comme ériger une statue à la liberté en maintenant la prison ouverte. Symbolique creuse, hommage en carton, mémoire aseptisée.
Soyons sérieux deux minutes :
Quand un régime qui a toujours combattu un homme découvre soudainement qu’il était “national”, ce n’est pas de l’amour tardif — c’est de la récupération panique. Et comme par hasard, cette illumination arrive pile au moment où la Kabylie parle d’indépendance. Quelle coïncidence miraculeuse .
Les Kabyles, eux, ne demandent ni ruelle, ni façade, ni inauguration avec ciseaux dorés. Ils demandent une chose très simple, trop simple visiblement : la vérité sur son assassinat. Pas un nom sur un mur, mais des noms dans un dossier judiciaire.
Matoub n’était pas un logo, ni un slogan, ni un “patrimoine national” à géométrie variable.
Il était kabyle, libre, dérangeant — et c’est précisément pour ça qu’il gêne encore.
Bref, rebaptiser un bâtiment à Alger ne fera jamais taire ce que Matoub a semé.
La mémoire du Rebelle n’est pas à récupérer : elle résiste, comme la Kabylie.
Donc ce cas là pour honorer véritablement la mémoire de Matoub, la wilaya d’Alger devait débaptiser la place amir Abdelkader au nom de l’artiste Matoub!