Boualem Sansal : « Je critique un régime, une dictature, pas l’Algérie »

0
211
Boualem Sansal invité de Laurent Delahousse sur FR2
Boualem Sansal invité de Laurent Delahousse sur FR2

TAMURT (TAMURT= – Dix jours après sa libération, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal s’est exprimé sur le plateau de France 2. Fidèle à son ton posé, sans rancœur ni agressivité, il a rappelé son engagement constant en faveur d’un rapprochement entre Paris et Alger. « Je suis toujours pour la réconciliation entre l’Algérie et la France », a-t-il déclaré.

Sansal a néanmoins confié sa profonde inquiétude à l’idée de retourner dans son pays. « J’ai peur pour ma famille, pour mon épouse, si je reviens en Algérie. Je pense aussi à mes compagnons de cellule, qui risquent d’être interrogés : que savent-ils ? Que leur ai-je dit ? » a-t-il expliqué, laissant entendre qu’il pourrait ne jamais rentrer en Algérie, comme de nombreux opposants algériens et kabyles contraints à l’exil.
Évoquant ses conditions de détention, l’écrivain décrit une expérience éprouvante : « La vie est dure en prison, le temps est long. On se fatigue, on s’épuise, et très vite on se sent mourir. » Il est revenu sur son arrestation en 2024, juste après avoir atterri en Algérie : « En sortant de l’aéroport, ils m’ont mis une cagoule sur la tête. Pendant six jours, je ne savais ni où j’étais ni à qui j’avais affaire. »

Dans un entretien accordé au Figaro, Sansal estime que sa condamnation est directement liée à la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Son amitié avec l’ancien ambassadeur de France, Xavier Driencourt, aurait également joué un rôle, affirme-t-il.

Sur France 2, l’écrivain a de nouveau regretté que certains discours politiques en Algérie restent figés dans le passé : « Soixante ans ont passé, et l’on continue d’utiliser les récits de la guerre de libération. »


Idir Yatafen

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de confidentialité, ainsi que les Conditions de service Google s’appliquent.