 — Partis samedi soir du port de Dellys sur quinze frêles embarcations, les 150 harragas restent introuvables. Aucun signal, aucune trace : le silence qui entoure leur disparition attise l’angoisse des familles. D’après nos informations, la majorité sont de jeunes Kabyles dont des femmes, des pères de famille et surtout des jeunes. Tous en quête d’un avenir meilleur. Ils tentaient de gagner les côtes espagnoles.){kind=link}
BOUMERDÈS (TAMURT) — Partis samedi soir du port de Dellys sur quinze frêles embarcations, les 150 harragas restent introuvables. Aucun signal, aucune trace : le silence qui entoure leur disparition attise l’angoisse des familles. D’après nos informations, la majorité sont de jeunes Kabyles dont des femmes, des pères de famille et surtout des jeunes. Tous en quête d’un avenir meilleur. Ils tentaient de gagner les côtes espagnoles.
Un silence radio inquiétant
Habituellement, même les embarcations légères munies de moteurs modestes parviennent à atteindre les côtes espagnoles en moins de 24 heures. L’absence totale de contact depuis plusieurs jours nourrit l’inquiétude parmi les familles et les pêcheurs locaux.
Un pêcheur de Dellys, en contact avec notre rédaction, s’interroge :
« Normalement, même avec de petites barques, ils arrivent en Espagne en une journée. Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que les services de la Marine basés à Dellys ont refusé de partir à leur recherche. Peut-être qu’ils n’ont même pas quitté les eaux territoriales algériennes. Comment cinq barques peuvent quitter le port en même temps, devant les gardes-côtes, sans aucune réaction ? »
Accusations de corruption
Selon plusieurs témoins locaux, les réseaux organisant ces traversées clandestines auraient des arrangements avec certains membres des services maritimes :
« Les réseaux versent une commission aux gardes de la Marine, qui ferment les yeux », affirme le même pêcheur.
Le trafic serait particulièrement lucratif : un harrag paierait jusqu’à 150 millions de centimes pour une place sur une embarcation de fortune, au péril de sa vie.
Un scandale annoncé
La disparition de 150 personnes en haute mer, sans qu’aucune opération de recherche officielle ne soit engagée, constitue un véritable scandale, pointé du doigt par les familles, les observateurs et les habitants de Dellys. Beaucoup dénoncent le silence des autorités et l’attitude de la marine algérienne face à ce drame humain.
Idir Yatafen
Ce n’est nullement un scandale ! Plutôt une réaction normale d’un pouvoir plus que diabolique qui veut vider la Kabylie de sa sève juvénile.
C’est de bonne guerre ! : seule l’indépendance de la région pourra(it) lui insuffler un vent d’espoir.
Vivement ce jour Béni !