FRANCE (TAMURT) – La sénatrice française Valérie Boyer (Les Républicains), aux côtés de l’universitaire Charlotte Touati, a publiquement pris la défense des chrétiens kabyles, victimes, selon elles, de persécutions et de harcèlement de la part des autorités algériennes. Dans un long article de presse, les deux personnalités dénoncent l’acharnement du régime algérien contre les chrétiens en Kabylie, contraints de pratiquer leur foi dans la clandestinité.
À l’approche des fêtes de Noël, Valérie Boyer dresse un tableau alarmant de la situation :
« En Kabylie, les chrétiens n’allument pas les quatre bougies de l’Avent pour célébrer paisiblement : ils les allument en tremblant. Ce qui devrait être un temps d’Espérance, de Paix, de Joie et d’Amour devient un exercice de survie spirituelle », écrit la sénatrice dans le journal Le Figaro.
Une foi vécue dans la peur et la clandestinité
Charlotte Touati, professeure à l’Université de Lausanne, abonde dans le même sens et souligne la proximité géographique de cette réalité avec l’Europe :
« À moins d’une heure de vol de la France, des hommes et des femmes vivent leur foi comme aux premiers siècles du christianisme, dans la clandestinité, avec la peur pour compagne », déplore-t-elle.
Les deux auteures rappellent que de nombreuses églises ont été fermées par décision administrative, privant des milliers de fidèles de lieux de culte officiels et les poussant à se réunir discrètement, sous la menace constante de poursuites judiciaires.
Un appel clair à la responsabilité de la France
La sénatrice Valérie Boyer va plus loin en interpellant directement les autorités françaises :
« Lorsque les droits des Kabyles sont bafoués, la France ne peut pas rester silencieuse », affirme-t-elle, estimant que la défense de la liberté religieuse et de conscience relève d’un devoir moral et politique.
Elle élargit également son plaidoyer aux chrétiens algériens dans leur ensemble, soulignant que la politique de fermeture des églises et de restriction des libertés religieuses ne concerne pas uniquement la Kabylie, mais frappe l’ensemble des minorités chrétiennes du pays.
Un changement de ton dans la classe politique française
Pour de nombreux observateurs, cette prise de position marque une évolution notable du discours politique français à l’égard de l’Algérie. L’époque où Paris fermait systématiquement les yeux sur les violations des droits humains commises par le régime algérien semble progressivement révolue.
De plus en plus de responsables politiques français élèvent désormais la voix contre les dérives autoritaires de la junte militaire algérienne, évoquant explicitement la situation du peuple kabyle et de ses libertés fondamentales.
Une bouffée d’oxygène pour les Kabyles
La réaction de Valérie Boyer, figure influente et très présente dans les grands médias français, est perçue comme une bouffée d’oxygène pour le peuple kabyle, confronté à une répression multiforme, qu’elle soit culturelle, politique ou religieuse.
De nombreux militants estiment toutefois que la question des détenus politiques kabyles doit être évoquée avec davantage d’insistance afin de sensibiliser plus largement l’opinion internationale et les instances de défense des droits humains.
Idir Yatafen


