ALGER (TAMURT) – Dans son communiqué d’indignation suite au refus du régime algérien d’autoriser la tenue de son université d’été, prévue du 09 au 11 octobre dans la commune côtière Souk El Tenine, dans le département de Bgayet, en Kabylie, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie a dénoncé une « liberté sélective » qui profite uniquement aux « appendices du régime et autres », mentionnant précisément les partis politiques « FLN, RND, El Bina, FFS, El Moustaqval, Sawt Echaab et quelques autres associations et organisations aux ordres (…) ».
Sans donner de motifs clairs, l’administration algérienne a refusé d’autoriser le RCD à tenir son université d’été, programmée du 09 au 11 octobre, sur la côte Est de Bgayet. Mais, pour le président de ce parti, Atmane Mazouz, cette interdiction s’inscrit dans « la continuité d’une politique assumée de mise au ban de toute voix libre et indépendante en Algérie. » En effet, le RCD s’est vu refuser dans les années précédentes l’organisation de ses activités programmées respectivement à Alger, Khenchela, Tizi-Ouzou, Boumerdès, Setif, Bouira et Batna. Par ailleurs, la direction du RCD accuse le régime algérien de programmer son asphyxie financière. « Ce harcèlement n’est pas isolé : il s’accompagne d’une asphyxie financière unique en son genre. Depuis 2019, l’État refuse de régler les redevances réglementaires dues au RCD, alors que des subventions indues sont généreusement distribuées aux soutiens du régime et aux figurants des simulacres électoraux.
Le RCD est ainsi le seul parti agréé à subir cette double sanction : l’interdiction d’exister dans l’espace public et le refus de ses droits légaux prévus par la loi », s’est-on indigné. Dans un autre chapitre, le président du RCD s’élève contre la liberté sélective offerte par le régime à ses relais, dont son rival en Kabylie, le FFS. « Pendant ce temps, le Chef de l’État martèle que l’action des partis est « nécessaire » pour le pays. Mais sur le terrain, la réalité est implacable : seuls les appendices du régime et autres – FLN, RND, El Bina, FFS, El Moustaqval, Sawt Echaab et quelques autres associations et organisations aux ordres – bénéficient d’une liberté totale d’activité, sous les projecteurs médiatiques et avec les moyens de l’État pour beaucoup . Cette liberté sélective, offerte aux relais du pouvoir et refusée aux opposants, porte un nom : la façade d’une démocratie qui n’existe pas. », lit-on dans le communiqué du RCD.
Cette pique lancée à l’endroit du FFS confirme ce que beaucoup d’observateurs de la scène politique en Algérie ont affirmé au sujet de la connivence et des accointances de la nouvelle direction du parti cher au regretté Ait Ahmed avec le régime algérien. Le FFS a été autorisé à tenir son rassemblement au Théâtre régional Kateb Yacine (Tizi Wezzu), ce samedi 04 octobre, pour commémorer le 62e anniversaire de la création de ce parti.
Lyes B.
Ah, quelle belle démonstration de « démocratie à l’algérienne » !
Toujours fidèle à son principe immuable : **la liberté, oui, mais seulement pour les amis du régime**. Les autres peuvent toujours méditer sur les vertus de la soumission… de préférence en silence.
On interdit l’université d’été du RCD — un espace de réflexion, de débat, d’idées — pendant qu’on déroule le tapis rouge aux formations décoratives qui récitent la même leçon depuis 1962. C’est ça, sans doute, la fameuse « stabilité » dont on nous parle tant.
Et pendant que certains partis se battent pour exister, d’autres se voient offrir **des salles, des micros et des caméras**… au nom d’une « pluralité » tellement uniforme qu’on en confond les logos.
Bref, la façade tient encore, mais le mur derrière s’effrite.
La façade se repeint, mais les fissures se voient de loin.