ALGÉRIE (TAMURT) – Boualem Sansal a été libéré par le régime algérien à la suite de pressions exercées par plusieurs pays européens, notamment la France et l’Allemagne. La présidence algérienne évoque des « raisons humanitaires » pour justifier cette libération tant attendue. En effet, Sansal, en plus d’être innocent, est âgé de 81 ans et souffre de plusieurs maladies. Il n’aurait pas pu tenir beaucoup plus longtemps derrière les barreaux sans soins adéquats.
En revanche, concernant les détenus politiques kabyles, et plus particulièrement les 36 de Larbaa Nath Irathen, personne ne parle d’eux. Deux détenus de Larbaa Nath Irathen sont déjà morts, faute de soins, en prison. Pis encore, ils sont condamnés à finir leurs jours derrière les barreaux et ont été transférés vers des prisons lointaines, dans le sud algérien, où ils sont détenus dans des conditions inhumaines. Même en Kabylie, il faut le dire, ils sont presque oubliés. Leurs familles et leurs proches sont livrés à eux-mêmes et ne savent plus à quel saint se vouer.
Qui pourra libérer les détenus kabyles si, même en Kabylie, personne ne se solidarise avec eux ? Mis à part l’URK, le MAK et, dans une moindre mesure, le RCD, les détenus politiques kabyles sont laissés pour compte.
« Ce qui est arrivé à mon fils peut arriver à n’importe quel Kabyle. Vous pensez que nos enfants sont les dernières victimes du régime raciste d’Alger ? D’autres Kabyles et d’autres familles connaîtront malheureusement les affres de ce régime, qui ne recule devant rien contre les Kabyles », déclare le frère d’un détenu de Larbaa Nath Irathen.
« Nous avons vu les réactions après la libération de Sansal, hier. Pourquoi Tebboune n’a-t-il pas procédé à la libération de tous les détenus politiques, kabyles et algériens ? Y a-t-il que Boualem Sansal qui soit un être humain à leurs yeux ? Nous sommes heureux pour cet écrivain, qui a toujours affirmé son soutien au peuple kabyle, mais nos enfants, personne ne les défend. Ils commencent à mourir les uns après les autres en prison pour un crime qu’ils n’ont jamais commis », fulmine notre interlocuteur, qui dit se sentir trahi par l’indifférence des Kabyles envers leurs proches détenus.
Idir Yatafen



Si SANSAL est libéré c’est parce que les Français ont tous agi avec violence contre cette arrestation pacifique, quand on fait du bruit on obtient des résultats. Mais les Kabyles ne se battent plus, c’est fini pour nous.
On nous sert donc la libération de Boualem Sansal comme un « geste humanitaire ». Rien que ça. On imagine presque Tebboune, la main sur le cœur, expliquant au monde qu’il a soudain découvert la compassion à 81 ans — pas l’âge de Sansal, non, mais l’âge politique du régime. Ne soyons pas dupes : Sansal est sorti parce que Paris et Berlin ont tapé du pied. Quand l’Europe éternue, Alger sort un mouchoir, c’est bien connu.
Pendant ce temps, en Kabylie, les 36 de Larbaa Nath Irathen moisissent dans des prisons perdues au milieu du désert, comme si on avait voulu les cacher à l’horizon lui-même. Deux sont déjà morts faute de soins — mais rassurez-vous, aucune « raison humanitaire » n’a été détectée dans leur cas. Peut-être parce qu’ils sont trop kabyles pour mériter ce luxe.
Et la question que pose l’article est légitime : qui va les libérer, ces détenus politiques kabyles ? Certainement pas un régime dont la boussole morale indique systématiquement le sud profond. Et, soyons honnêtes, ce ne sont ni Paris, ni Berlin, ni même Bruxelles entre deux cafés liégeois qui viendront ouvrir ces cellules.
Non : **la vérité, c’est que la Kabylie ne sera sauvée que par elle-même**. Ce sont les Kabyles, comme toujours, qui finiront par se libérer — et par libérer leurs prisonniers. Ce peuple a déjà défié l’histoire, les dictatures et les calculs géopolitiques ; il ne va pas s’arrêter devant quelques murs de béton et deux lignes de barbelés.
On a de la compassion pour Sansal, et on se réjouit sincèrement de sa libération. Mais de grâce, qu’on ne nous vende pas la fable du régime attendri. Si l’humanitaire devait vraiment guider Alger, les prisons du sud seraient vides depuis longtemps.
En attendant, la Kabylie attend, veille, gronde. Et un jour — que cela plaise ou non aux architectes du silence — elle se lèvera, comme elle l’a toujours fait.
**Et ce jour-là, ce n’est pas Tebboune qui libérera les Kabyles. Ce sont les Kabyles qui libéreront les leurs.** Avec ou sans l’aval de qui que ce soit.
j’espère qu’ils t’entendent et se lèvent un jour
Les Kabyles libéreront eux-mêmes les Kabyles qui sont injustement détenus par le régime totalitaire algérien. Les Kabyles de service s’associeront par dignité.