KABYLIE (TAMURT) – À quelques jours de l’annonce de l’indépendance de la Kabylie prévue ce dimanche à Paris, les services de sécurité algériens intensifient leurs pressions sur les personnalités kabyles. Selon plusieurs sources concordantes, la police politique exige de toutes les figures publiques, élus, militants, responsables associatifs ou artistes, qu’elles s’expriment publiquement contre le projet indépendantiste et qu’elles critiquent ouvertement les leaders indépendantistes.
Prises de positions forcées
Le RCD, qui avait pourtant manifesté aux côtés du MAK lors du 20 avril 2012, a récemment déclaré sur le plateau de la BRTV « rejeter l’indépendance de la Kabylie », par la voix de son président Atmane Mazouz. L’intervention de ce dernier, marquée par la gêne et un ton visiblement tendu, a été largement commentée en Kabylie.
De son côté, Nourdine Aït Hamouda a publié une longue lettre annonçant lui aussi son opposition au projet indépendantiste. D’après nos sources, de nombreux cas similaires se multiplient : la pression exercée par les services de sécurité pousse différentes personnalités à adopter des positions imposées.
Une source sécuritaire kabyle confie à TAMURT : « Les associations, les comités de villages, les artistes, les activistes politiques, les maires et les élus de tous bords sont sommés par la police politique de dénigrer le MAK et les indépendantistes kabyles. »
Un régime inquiet de l’adhésion populaire
Selon plusieurs observateurs, cette mobilisation forcée vise à envoyer à l’opinion internationale l’image d’une Kabylie massivement opposée à l’indépendance. Or, indiquent nos sources locales, la réalité sur le terrain montre un engouement notable dans les villages, les cafés, les universités et l’ensemble des régions kabyles.
La panique perceptible au sein du pouvoir algérien serait, selon ces observateurs, le signe d’une adhésion populaire importante au projet du MAK et de l’URK.
Le chanteur Oulahlou est l’un des rares artistes à avoir publiquement rejeté les injonctions sécuritaires. Il a répondu avec fermeté à un chanteur kabyle ayant critiqué l’indépendance, un geste salué par une partie du public kabyle pour son courage.
Une victoire symbolique pour les souverainistes
Pour les militants indépendantistes, l’agitation des services de sécurité constitue déjà une victoire politique. Elle confirmerait, selon eux, la vulnérabilité du régime algérien face à l’influence croissante du mouvement souverainiste sur la scène internationale.
Beaucoup estiment que cette fragilisation ouvre la voie à une opportunité historique pour la Kabylie de faire entendre sa revendication d’autodétermination.
Idir Yatafen


