Cheb Anouar boudé à Tizi Ouzou

TIZI OUZOU (TAMURT) – La direction de la culture de Tizi Ouzou, dirigée par une certaine Goumeziane, a consacré un cachet de 500 millions de centimes pour un chanteur algérien de raï, appelé Chab Anouar. Il parait que c’est une vedette dans l’Oranie. Il a chanté vendredi soir à la maison de la culture de Tizi Ouzou. La mobilisation était générale, services de sécurité déployés, correspondants de presse opportunistes en force… Tout le monde était au rendez-vous, sauf le public.

Le nombre de personnes qui ont assisté à cette soirée de raï, ce vendredi à Tizi Ouzou, se compte sur les doigts d’une seule main. Une douche froide pour Cheb Anouar et pour la directrice de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. On dit aussi que d’autres artistes algériens sont au programme pour les week-ends prochains. « 500 millions pour un chanteur de cabaret et ses lieux de débauche en Kabylie ! Quelle honte et quelle provocation ! Ceci au moment où nos chanteurs kabyles sont marginalisés. Certains artistes kabyles n’ont même pas les moyens pour se soigner. Un grand chanteur kabyle que je ne veux pas citer travaille comme manœuvre dans des chantiers pour subvenir aux besoins de sa famille », fulmine une employée de la maison de la culture de Tizi Ouzou qui dit être contente que ce Cheb Anouar soit boudé par le public. 

Pourquoi aucun chanteur kabyle n’est jamais invité par les autres directions de la culture algériennes, comme le font les directions de Kabylie ? « Sincèrement, je n’ai rien contre la musique algérienne. J’aime bien écouter le chaabi, l’andalou même en langue arabe. L’art n’a pas de frontières. Le problème, ce sont ces chanteurs issus des lieux de débauche qui sont invités en Kabylie », ajoute notre interlocutrice. 

Idir Yatafen