ALGER (TAMURT) — L’ancien président de la JS Kabylie, Cherif Mellal, condamné en appel le 25 février 2025 à quatre ans de prison ferme, a entamé sa cinquième grève de la faim depuis le 17 novembre. Son avocate, Me Fetta Sadet, affirme qu’il souhaite alerter sur « l’inertie des institutions » face aux irrégularités qu’il dénonce dans son dossier.
34 mois de détention et un dossier contesté
Détenu depuis 34 mois, Cherif Mellal clame son innocence dans une affaire que ses proches et sa défense qualifient de montée de toutes pièces afin de l’écarter de la tête de la JSK. Selon eux, l’objectif aurait été de placer à la direction du club une équipe favorable au pouvoir en place.
Ces accusations n’ont pas été reconnues par les autorités algériennes.
Le 19 janvier 2023, un juge du pôle économique et financier du tribunal Sidi M’hamed à Alger ordonne son placement sous mandat de dépôt. Le 23 octobre 2024, Mellal est condamné à quatre ans de prison ferme, une peine confirmée en appel en février 2025.
« 1 036 jours d’arbitraire » : la défense dénonce une impasse judiciaire
Dans un communiqué rendu public mercredi 19 novembre, Me Fetta Sadet annonce que son client entame une nouvelle grève de la faim pour dénoncer l’arbitraire qu’il estime subir depuis 1 036 jours :
« Mille trente-six jours durant lesquels aucune des irrégularités signalées n’a été examinée, malgré leur gravité et malgré les recours engagés », écrit-elle.
Elle affirme également que la condamnation de Mellal « repose potentiellement sur des éléments falsifiés » et que le réexamen de la procédure constitue « une exigence absolue du droit à un procès équitable ».
Deux plaintes pour faux restées sans suite
Le collectif d’avocats de l’ex-président de la JSK avait déposé deux plaintes pour faux et usage de faux, accompagnées de documents présentés comme remettant en cause l’authenticité de pièces utilisées dans la procédure.
Selon Me Sadet, ces éléments n’ont fait l’objet « d’aucune expertise, audition ou instruction ».
Les plaintes auraient été classées sans suite, ce que la défense qualifie d’« aberration juridique ».
Une vie à nouveau menacée
Depuis janvier 2023, Cherif Mellal a déjà entamé cinq grèves de la faim, chaque fois pour attirer l’attention sur ce qu’il considère comme une injustice. Sa famille et ses soutiens redoutent une dégradation sérieuse de son état de santé.
Arezki Massi – pour Tamurt


