Kabylie : les mariages de plus en plus rares

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Mariage en Kabylie
Mariage en Kabylie

KABYLIE (TAMURT) – Durant les années 1990 où le terrorisme et la crise économique sévissaient en Kabylie, les mariages étaient rares. Le phénomène avait pris de l’ampleur au point où certains villages n’enregistraient aucun mariage durant deux ou trois années consécutives. Il a fallu attendre le début des années 2000 pour revoir enfin les jeunes se marier de nouveau et la multiplication des fêtes, à la faveur de l’amélioration de la situation sécuritaire et un peu économique, surtout avec la montée des prix des hydrocarbures.

Ce phénomène social de la rareté des mariages en Kabylie vient, malheureusement, de refaire surface ces dernières années. Rares ceux qui se marient de nos jours. Cette année par exemple, le nombre de mariages dans certaines communes et localités kabyles se compte sur les doigts d’une main.

La situation socio-économique et politique se dégrade en Kabylie. Les gens évitent de se marier. La crise qui couve au sein de la société kabyle est beaucoup plus profonde que tout le monde le pense. Pour diverses raisons, différentes des années 1990, les jeunes boudent le mariage. Ils sont nombreux à vouloir quitter le pays, notamment vers l’Europe et le Canada au lieu de se stabiliser en Kabylie où la situation économique et politique est dramatique. « En 2020 j’ai animé 35 fêtes de mariage dans ma localité Ath Douala et un peu ses environs, l’année passée 13 et cette année c’est encore pire. Je ne suis programmé que pour 6 fêtes. C’est du jamais vu dans notre région, en plus ils sont nombreux les animateurs DJ qui ont déjà vendu leur matériel à Ait Douala. Moi aussi je compte arrêter cette année », dira sur ce sujet Samir, un jeune animateur de DJ d’Ath Douala. Un constat amer.

Cette déclaration reflète l’ampleur de la rareté des mariages en Kabylie. « J’ai un commerce et un appartement à moi seul et même deux voitures, mais je préfère rester célibataire. Rien n’est sûr dans ce pays », explique un jeune qui gère un commerce à Ath Zmenzer. Son avis n’est pas singulier en Kabylie. Même les filles, elles sont nombreuses à refuser le mariage. « C’est vrai, les filles dans notre société sont souvent condamnées à se marier pour ne pas rester célibataires à vie, mais certaines d’entre elles refusent tout de même. Sincèrement, je ne peux pas me marier dans cette situation en Kabylie. Le seul mariage que je peux accepter est celui qui me permettra de quitter ce pays. C’est mon choix », dit une jeune avocate qui raconte les déboires des femmes mariées. « Comme vous voyez, je suis avocate, je peux vous attester que ces deux dernières années le nombre de divorces dépasse celui des mariages à Tizi Ouzou. Une situation inédite à mon avis », ajoute notre interlocutrice.

Il semble que depuis la période du COVID et les changements politiques en Algérie, la situation a changé de manière radicale en Kabylie. « Mon frère, marié avec deux enfants, a vendu sa voiture, son commerce et même son appartement à Tizi Ouzou. Il a acheté des visas pour toute sa famille et il vit en noir en Espagne depuis 2023. Il ne vient plus rester ici. Si même les gens mariés, et qui ont une bonne situation, quittent en cascade le pays, que dire des jeunes chômeurs ? », dit un jeune transporteur de voyageurs qui dit que le mariage est « le dernier de ses soucis ». Chacun va avec ses raisons pour expliquer pourquoi il ne veut pas se marier en Kabylie. Le point commun, des raisons avancées : « La situation socio-économique en Kabylie n’est pas favorable et rien n’est sûr dans notre pays. » 

En Kabylie, la société vit la peur au ventre. Entre la montée de l’islamisme et la cruauté du régime en place, les citoyens ne se sentent guère en sécurité.

« Je ne peux pas me marier et avoir des enfants, pour ensuite les voir apprendre l’arabe à l’école ! Impossible pour moi », note Kahina, une enseignante du français dans un collège à Ath Zmenzer.

Quant aux plus jeunes, quitter le pays par tous les moyens est leur préoccupation la plus importante. La situation est dramatique en Kabylie. 

« Je suis arrivé depuis le 15 juillet de Paris, pour le moment j’ai reçu aucune invitation cette année. Je n’ai jamais vu ça en Kabylie. Ce n’était pas ainsi il y a à peine 5 ans, où j’assistais au moins à une dizaine de fêtes du mariage rien que dans mon village », s’exclame Farid un jeune émigré originaire de Michelet, installé en France au début des années 2000.

Idir Yatafen

4 Commentaires

  1. croyez moi, les marriages sont tous devenus rares dans tous les pays. En France , les gosses naissent de couples non maries et c’est la meme chose a tarvers les Ameriques. Les maries Kabyles on tous quittes la Kabylie vers l’Amerique, grace a la lotterie des visas mais cela vas s’arreter avec le nouveau president en place.

  2. C’est effroyablement la situation en Kabylie . Le pouvoir terroriste despotique avec ses relais de terreur font planer sur le territoire kabyle un air de desespoir et de désolation qui ne font voir aucun horizon pour les jeunes et moins jeune . C’est une situation catastrophique . La Kabylie ne peut renaitre et connaître la prospérité que s’il elle s’emancipe de ces forces du mal arabo-batho- islamistes !

  3. Comme tout les animaux dans la nature.l,’etre humain a besoin de sécurité et de stabilité socio-économique pour se reproduire voir de se projeter dans le temps , malheureusement l’Algérie terroriste travaille sur le projet zéro kabyle ( sous différentes formes) .
    Il faudra demander à tous les kds et traîtres a la Kabylie de nous donner des solutions concrètes ou se taire à jamais.
    AT DWAYA en force pour l’indépendance KABYLIE Kabyle et l’Algérie on s’en fout royalement

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