Ammar Lakehal, ancien cadre du MAK : « Je pense que mon fils a été empoisonné »

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Liberation des détenus
Liberation des détenus

CANADA (TAMURT) – Depuis son exil forcé au Canada, Ammar Lakehal, ancien président de la coordination MAK -Amérique du Nord, donne des nouvelles inquiétantes sur son fils Massinissa, qui croupit injustement dans les geôles algériennes dès juillet 2024. Dans un message d’alerte, il affirme que son fils aurait été « empoisonné » en prison.

Dans sa folie, le régime algérien ne se contente pas d’emprisonner injustement les jeunes kabyles, mais s’efforce à leur infliger un traitement inhumain et à exercer des représailles contre leurs familles. C’est ce que vit actuellement le détenu d’opinion Massinissa, originaire de Makouda, dans le département de Tizi Wezzu, en Kabylie. Son père, qui vit en exil au Canada, vient d’alerter l’opinion publique internationale sur la situation alarmante dans laquelle se retrouve son fils. « Le jeudi 24 juillet 2025, des membres de notre famille se sont rendus comme à leur habitude à la prison de Tizi-Ouzou pour rendre visite à Massinissa, depuis son transfert de Blida en août 2024. À leur grande surprise, ils ne l’ont pas trouvé sur place. Interrogée, l’administration pénitentiaire leur a répondu : ‘’Votre fils a été transféré‘’ », rapporte Ammar Lakehal dans un message rendu public, lundi 04 août. Voulant savoir dans quelle prison Massinissa a été transféré, sa famille a eu une réponse « glaçante » : « Nous ne le savons pas, et même si nous le savions, nous n’avons pas le droit de vous le dire », a écrit Ammar Lakehal. Il a fallu presque une semaine pour que sa famille découvre enfin où se trouve Massinissa, après plusieurs transferts.

« Le lendemain, après plusieurs recherches, la famille apprend que Massinissa aurait été renvoyé à la prison de Blida – là même où il avait été détenu après son enlèvement du 27 juillet 2024. Munis d’un permis de visite délivré par les autorités judiciaires, les proches s’y rendent le 31 juillet… mais Massinissa ne s’y trouve pas », s’indigne Ammar face à la cruauté de la dictature algérienne. « C’est ce jour-là que la brutalité du régime algérien s’est révélée pleinement : alors qu’on leur avait affirmé que Massinissa était à Blida (à environ 150 km de Makouda notre lieu de résidence), une fois sur place, on leur annonce un nouveau lieu de détention : la prison de Boufarik, située à une vingtaine de kilomètres. Ils s’y rendent aussitôt… mais Massinissa n’est pas là non plus. Après une longue attente, on leur indique un nouveau transfert : cette fois à la prison de Berrouaghia, dans la wilaya de Médéa (à environ 71 km). Là enfin, ils parviennent à voir Massinissa – brièvement », a révélé cet ancien cadre du MAK. Le calvaire de Massinissa n’est pas près à se terminer. Un autre transfert, encore pénible, est en vue pour lui. « Ne revenez pas… Je vais bientôt être transféré à Batna probablement, dans la prison de Tazoult – aussi appelée Lambèze… », aurait annoncé Massinissa à ses visiteurs, selon son père Ammar. En plus de l’éloignement de cette prison, environ 428 km de Makouda (Tizi Wezzu), c’est l’état de santé de Massinissa qui suscite l’inquiétude de sa famille. « Ce que la famille a vu est extrêmement préoccupant. Massinissa semblait affaibli, malade. Des rougeurs visibles marquaient sa poitrine et son cou. S’agit-il d’irritations liées au stress, à un empoisonnement, ou des traces de tortures physiques ? Personnellement, je pense que mon fils a été empoisonné », a soutenu Ammar. Et d’enchainer : « Je suis convaincu qu’on lui a fait ingérer – ou injecter – un produit chimique pour le faire parler ou l’assassiner à petit feu ». Des sources de l’intérieur de la prison ont confirmé la thèse de l’empoisonnement, a confié Ammar. « Selon les informations qui nous sont parvenues (…), Massinissa aurait été empoisonné. La source de cette information est une fuite de l’administration carcérale, qui dit ne pas pouvoir confirmer si cela s’est produit dans la prison de Tizi-Ouzou où il a été détenu pendant 11 mois, durant son transfert/transit ou dans la prison où il se trouve actuellement », révèle Ammar, impuissant, dans son message.

Les instances internationales des droits de l’homme doivent agir rapidement et exiger une enquête indépendante avant qu’il ne soit trop tard. Pour rappel, Massinissa a été kidnappé par les forces de répression algériennes, le 27 juillet 2024, à Makouda, et placé en détention. Le régime algérien veut punir son père, un brave militant de longue date de la cause kabyle, pour son militantisme, au demeurant pacifique.

Arezki Massi

3 Commentaires

  1. Les organisation internationales, comme on les appelle, ne prendront aucune mesure et ne feront rien du tout. On ne peut compter que sur nous-mêmes.

    Ce qui est en train de se passer en Algérie a un nom et ça s’appelle « épuration éthnique ». C’est le sort des Indiens d’Amérique qui nous est réservé, si on ne bouge pas vraiment. VRAIMENT!

    Rappelons-nous de ce slogan écrit sur les mûrs de Tizi-Ouzou lors des évènements du Printemps noir : « Vous ne pouvez pas nous tuer, nous sommes déjà morts ».

    Alors ressaisissons-nous, cessons d’avoir peur pour nos petits conforts, en détournant la tête pour faire semblant de n’avoir ein vu. Cessons d’être des lâches!!! Nos ancêtres ne doivent pas avoir honte de nous.

    A bons entendeurs,

    AZUL.

  2. Azul ,
    Une vielle methode russe pour éliminer
    Les opposants politiques Kabyles .
    Mon cousin a été victime de leurs méthode en prison ( décédé qlq mois après sa sortie de prison .
    Se sont de vrai bâtards ,
    Le combat continu pour une Kabylie indépendante kabyle
    AT dwala en force et l’Algérie on s’en fout royalement

  3. Ce comportement du régime ne fait qu’accentuer la rupture entre lui et les kabyles et même ceux qui s’opposent au MAK
    Ce pouvoir reproduit les mêmes méthodes des dictatures et des oppresseurs qui ont toutes échouées.
    Je crains énormément pour l’avenir de notre pays.
    J’interpelle les sages au sein du pouvoir à engager un dialogue inclusif et sortir de cette politique répressive , un danger pour la cohésion nationale et toutes ses conséquences sur la stabilité du pays et son développement.
    Le peuple a besoin de paix et de sérénité et de la bonne gouvernance.

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