Boualem Sansal, un intellectuel algérien qui adore le peuple kabyle

KABYLIE (TAMURT) – L’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, en prison depuis le 16 novembre 2024, est parmi les rares intellectuels en Algérie qui aiment les Kabyles et qui le disaient haut et fort. Il admire ce peuple des montagnes qui a tourné le dos à l’islamisme et à la culture orientale rétrograde. Il les a toujours soutenus dans leur combat pour l’indépendance. Une position rarissime.

Évidemment, Sansal a été arrêté injustement. Non seulement il est opposant au régime en place, mais aussi il est du côté du peuple kabyle. « Je ne suis pas Kabyle mais j’admire ce peuple », disait Sansal. Son attachement à la Kabylie n’a fait qu’aggraver son cas. « Je connais Boualem. C’est un écrivain libre. Il exprime ses convictions publiquement. Il n’abdique devant rien et n’a peur de personne », nous dit son ami Lyazid Abid. Certains pensent même que le régime algérien s’acharne contre Sansal à cause de son soutien à l’indépendance de la Kabylie.

D’ailleurs, mis à part les Kabyles, rares sont les Algériens qui le soutiennent, depuis son arrestation. Au contraire, la majorité des Algériens ont applaudi son incarcération, alors qu’ils n’ont jamais lu un traître mot de ce qu’il a écrit. « Boualem Sansal a la cote en Kabylie depuis longtemps, pas seulement chez les indépendantistes mais auprès de tout le monde, surtout dans le milieu universitaire. Son arrestation est injuste. Elle en dit long sur la vraie nature du régime algérien. Je suis certaine qu’ils finiront par le libérer », nous dit une enseignante en économie à l’université de Tizi Ouzou. « Les livres de Boualem Sansal circulent sous les manteaux entre étudiants et professeurs, surtout depuis son arrestation », nous confie notre interlocutrice. « L’histoire et la Kabylie retiendront son nom, lui et Kateb Yacine », ajoute l’enseignante qui dit que ses étudiants de l’université de Tizi Ouzou sont en contact permanent avec ceux qui soutiennent Sansal.

Idir Yatafen