Les douze rivières traversant la ville de Bgayet sont devenus un déversoir pour les eaux usées

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Les rivières traversant la ville de Bgayet deviennent un déversoir pour les eaux usées
Les rivières traversant la ville de Bgayet deviennent un déversoir pour les eaux usées

KABYLIE (TAMURT) – L’état des douze principales rivières, qui traversent de grandes agglomérations de la ville de Bgayet, est fortement préoccupant. Infectées par les eaux usées domestiques et industrielles, ainsi que par des rejets toxiques de certaines usines, ces rivières sont envahies par des reptiles et rongeurs, constituant ainsi un danger pour la santé publique. Face aux cris de détresse de la population kabyle, l’administration algérienne ne semble pas faire de cette question environnementale sa préoccupation majeure.

Au total, douze rivières représentant un linéaire de près de 5 kilomètres et qui traversent de grands quartiers populaires de la ville de Bgayet sont transformées depuis maintenant plusieurs décennies en déversoirs des eaux usées et industrielles, et en décharges sauvages, offrant aux yeux un décor déplaisant. En plus du danger permanent sur la santé publique et d’inondations en cas de débordement et de crue en périodes hivernales, les habitants des agglomérations situées aux abords de ces rivières très polluées souffrent des odeurs nauséabondes qui s’y dégagent.

Alors que nous entamons la saison des grandes pluies, aucune opération de curage ou de nettoyage de ces rivières n’est lancée à même de se prémunir des éventuelles inondations. « Il est nécessaire de protéger ces rivières à travers l’installation de station d’épuration en vue de traiter les eaux usées avant leur déversement dans ces rivières », déclare un habitant de la ville de Bgayet, qui s’indigne de l’état lamentable dans lequel se trouvent ces rivières. Devant ce vrai problème de pollution environnementale, l’administration algérienne se contente de lancer occasionnellement des campagnes de nettoyage, sans apporter une solution radicale et définitive. Justement, des citoyens du département de Bgayet préconisent de procéder à la couverture en béton armé de ces rivières. L’avantage de cette solution, avancent-ils, est que ces « rivières, une fois recouvertes en béton armé, serviront plus tard de voies pour la circulation automobile ou de piétons » et permettent ainsi de désengorger le centre-ville.

Les directions de l’hydraulique et de l’environnement ne semblent pas se préoccuper de ce problème. Pourtant, il y va de la santé des citoyens, dont la vie est empoisonnée par le paysage désolant de ces rivières et les odeurs écœurantes qui y émanent. Pourtant, la prise en charge de l’aménagement de ces rivières est une priorité pour parer aux risques des inondations dans ce département de la Kabylie, qui connait des pluies diluviennes. Le curage régulier des caniveaux et avaloirs, la réalisation des stations d’épuration des eaux usées et des rejets des usines sont autant de solutions à mettre en place pour protéger la santé des citoyens.

En dehors de la ville de Bgayet, l’Oued Soummam et l’Oued Aguerioune sont aussi transformés en déversoirs naturels des eaux usées et des rejets des unités de production implantés notamment à Ighzer Amokrane et Akbou. La pollution de ces deux grandes rivières est visible à l’œil nu. L’administration algérienne reste inerte devant ce massacre écologique. Plusieurs communes s’alimentent en eau potable à partir de forages réalisés aux abords de l’oued Soummam.

Le risque de contamination des nappes phréatiques ne doit pas être sous-estimé. Face à une administration algérienne centralisée et dépourvue de stratégie, la population kabyle ne dispose pas de moyens pour protéger ses ressources et son environnement.

Arezki Massi

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