Algérie : Une synagogue historique érigée en 1894 démolie par les autorités algériennes

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Porte d'entrée de la synagogue Chaloum Lebhar
Porte d'entrée de la synagogue Chaloum Lebhar

ALGER (TAMURT) – Alors qu’en Kabylie, le régime algérien a fermé la totalité des églises évangéliques, une synagogue historique, vielle de 131 ans, vient d’être démolie à Alger sous ordre du même régime.

Prétextant un risque d’effondrement, les autorités algériennes ont procédé, récemment, à la destruction d’un lieu de culte juif, sis au quartier Bab El-Oued, au cœur de la capitale. Après l’indépendance en 1962, les juifs algériens ont été contraints de quitter massivement le pays. A travers la démolition de cette synagogue, le régime algérien efface une trace témoignant de la présence juive millénaire dans cette région d’Afrique du Nord. « La mémoire juive effacée pierre après pierre, comme si l’histoire gênait encore. Ceux qui parlent sans cesse de “colonisation” devraient regarder ce qu’ils font du passé des autres », s’indigne un internaute juif. Joyau architectural, la synagogue Chaloum Lebhar a été construite sur un terrain de 180 m².

Pour rappel, le 26 octobre 2024, une vente-dédicace du livre « L’Algérie juive », en présence de l’auteure Mme Bensahli, a tout simplement été interdite à la librairie L’Arbre à dire à Alger. Des exemplaires du livre ont été saisis par la police algérienne et la gérante de la librairie et l’éditeur ont été interrogés par la police. L’éditeur a même été placé sous contrôle judiciaire. Une rencontre similaire prévue le même mois à Tizi Wezzu, en Kabylie, a été annulée sous ordre du régime algérien. L’Etat algérien est fondé sur l’idéologie arabo-musulmane, d’où sa persécution contre les chrétiens kabyles et sa volonté d’effacer l’héritage juif dans la région.

Aksil K.

3 Commentaires

  1. Quel bel exemple de cohérence politique ! En Algérie, on ferme les églises évangéliques en Kabylie, on démolit une synagogue centenaire à Alger, et on interdit même un livre sur les Juifs d’Algérie — tout ça sous prétexte de sécurité, d’effondrement ou, soyons honnêtes, de gêne historique. Quelle magnifique entreprise de purification mémorielle ! À ce rythme, le régime algérien pourra bientôt fièrement déclarer qu’avant 1962, l’Algérie était une page blanche — vierge de toute diversité religieuse, culturelle ou intellectuelle. C’est quand même plus simple de gouverner un pays sans passé, sans débat, sans traces.

    Et alors, cette synagogue de 131 ans ? Un joyau architectural ? Un témoignage vivant de la présence millénaire juive ? Bah, une petite broutille gênante sur le plan idéologique ! Vaut mieux la raser, c’est plus propre. Quant aux églises kabyles, trop de croix, pas assez de croissants — donc fermeture administrative express. Et les livres ? Interdits, bien sûr. Parce que c’est bien connu : la mémoire est dangereuse, surtout quand elle ne colle pas à la version officielle approuvée par le ministère de l’Histoire réécrite.

    Mais attention, hein ! Ce n’est pas de l’intolérance, voyons. C’est juste une subtile stratégie de préservation de l’unité nationale par l’effacement méthodique de tout ce qui n’est ni arabe, ni musulman, ni conforme au dogme d’État. Une œuvre d’art en matière de révisionnisme appliqué. Il faudrait presque en faire un manuel scolaire — ah non, pardon, les livres sont interdits.

  2. Azul . Les Juifs Berbères sont plus dignes que les voyous et renégats qui dirigent le pays, eux , au moins , ils ont toujours eu la fierté de clamer de leurs origines amazigh en toutes circonstances , contrairement aux Algériens qui sont toujours formatés par le discours mensonger du pouvoir, l’islam nous a  » arabisés » , donc nous sommes des  » Arabes »

    • Azul ! Tu marques un point essentiel : les Juifs berbères n’ont jamais renié leurs racines amazighes, même dans les périodes les plus hostiles. Tandis qu’aujourd’hui, on a des dirigeants qui récitent l’arabité comme un mantra dicté depuis les bureaux d’un ministère de la Vérité, façon Orwell. Ils se disent « Arabes » avec une ferveur quasi-religieuse, alors que leurs grands-parents parlaient tamazight, vivaient en djebba, et n’avaient jamais mis les pieds à Riyad, ni même à Alger…

      Il faut quand même rappeler un petit fait historique que nos « arabisateurs » oublient volontairement : une grande partie des Juifs d’Afrique du Nord sont d’origine amazighe depuis l’Antiquité, bien avant l’arrivée de l’Islam au 7ᵉ siècle. Ils parlaient tamazight, vivaient dans les montagnes du pays Chaoui, du Mzab, de la Kabylie, du Hoggar, et s’intégraient dans les tribus locales. D’ailleurs, même les traditions religieuses de certaines communautés juives berbères étaient teintées de pratiques locales. Mais ça, évidemment, ce n’est pas dans les livres d’histoire approuvés par le Ministère de l’Identité sélective.

      Et pendant ce temps, les champions du panarabisme récitent la chahada en niant leur propre langue, leur culture, et jusqu’à leur nom de famille kabyle — parfois même en le transformant pour faire plus « arabe-compatible ». On en est à un point où le simple fait de dire « je suis Amazigh » est vu comme une provocation politique. Par contre, importer des idéologies venues du Moyen-Orient, ça, c’est valorisé au nom de « l’unité ».

      Alors oui, les Juifs berbères ont été plus loyaux à la terre, à la langue, à la mémoire. Eux n’ont pas eu besoin de grands discours nationalistes creux pour exister. Ils ont juste vécu leur identité sans l’imposer aux autres — et aujourd’hui, on efface leurs traces comme on efface nos miroirs. Parce que se regarder en face, ça fait mal.

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