Ath Ksila : démolition des constructions illicites sur la plage d’Ath Mendil

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Démolition des constructions illicites de la plage Ath Mendi
Démolition des constructions illicites de la plage Ath Mendi

ATH KSILA (TAMURT) – La plage d’Ath Mendil, située dans la commune d’Ath Ksila, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Vgayet, a été le théâtre ce vendredi d’une vaste opération de démolition menée par la mairie. Toute la journée, des engins ont été mobilisés pour raser des dizaines de constructions érigées illégalement : petites maisons, villas et commerces bâtis sans aucune autorisation.

Certaines de ces bâtisses remontent à la période du terrorisme dans les années 1990, d’autres au printemps noir en Kabylie. En quelques heures, elles ont été réduites en poussière. Ces constructions anarchiques avaient défiguré l’une des plus belles portions de la côte locale.
Les habitants de la région ont unanimement salué cette opération, espérant qu’elle sera suivie d’actions similaires sur l’ensemble du littoral de Vgayet. Selon eux, les propriétaires de ces bâtiments illégaux sont souvent des relais du régime ou des individus liés à des réseaux mafieux qui se sont approprié les meilleures parcelles de terrain.

Les services de sécurité, notamment la gendarmerie, sont régulièrement accusés de complicité passive, voire d’encouragement envers la mafia du foncier à Ath Ksila. « Comment expliquer qu’un bataillon militaire et une grande caserne de gendarmerie soient installés ici depuis longtemps, tandis que des constructions illicites poussent juste à côté comme des champignons ? », s’interroge un commerçant de la commune, soulignant l’étendue de l’influence de ces réseaux.

Un ancien élu local abonde dans le même sens : « La mafia du foncier a amassé des milliards illégalement. Même si on détruit leurs constructions aujourd’hui, peu importe : ils ont déjà blanchi leur argent ailleurs, possèdent des commerces et des immeubles en toute légalité à Vgayet, et même des affaires à Paris et en Espagne. Certains de ces mafieux sont d’ailleurs les premiers à demander la démolition de leurs propres constructions illégales. Ils ont déjà fait fortune ; l’essentiel pour eux est qu’on ne leur demande pas de comptes ».

Selon cet ancien élu, si les autorités locales souhaitent réellement lutter contre l’anarchie urbaine, elles doivent ouvrir une enquête approfondie et saisir tous les biens acquis illégalement par ces réseaux.

Idir Yatafen

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