ALGÉRIE (TAMURT) – Nouveau record alarmant pour la monnaie algérienne. Ce matin, au mythique « Square » d’Alger, véritable marché parallèle de devises à ciel ouvert, l’euro s’échangeait à 282,40 dinars. Un seuil historique, symbole d’une économie en chute libre.
Sur place, les cambistes, habitués à prendre le pouls de la conjoncture mieux que n’importe quel ministère, se montrent catégoriques : le dinar n’a pas fini de dégringoler.
« Pas besoin d’être économiste pour comprendre : l’économie algérienne est en faillite. Le pays ne produit rien. La monnaie continuera de se dévaluer », confie l’un des anciens doyens du Square, qui voit dans cette spirale une crise durable.
Pouvoir d’achat en berne, misère en hausse
Cette chute libre du dinar se traduit directement dans la vie quotidienne. Le pouvoir d’achat s’effondre, en Algérie comme en Kabylie, et ce qui relevait hier de la précarité bascule aujourd’hui dans la misère.
La corruption endémique, l’isolement diplomatique croissant du pays, l’incompétence chronique de la classe dirigeante et l’obsession des dépenses militaires aggravent une situation économique déjà fragile.
À cela s’ajoute la répression accrue des services de sécurité, qui étouffe le climat social et accentue l’exaspération populaire.
Tous les indicateurs sont au rouge.
Le chantier impossible de la lutte contre les « banques parallèles »
Abdelmadjid Tebboune avait promis de mettre fin au marché noir des devises. Promesse vaine. Le président n’a ni les moyens, ni le réel pouvoir de s’attaquer à un système mafieux solidement enraciné.
La « mafia de la devise » – un réseau mêlant hauts gradés militaires, repentis du terrorisme, oligarques issus de l’ère Bouteflika et présidents de clubs de football – pèse bien plus lourd que les institutions officielles.
Ainsi, tandis que les Algériens s’enfoncent dans la crise, une poignée d’acteurs protégés continue de prospérer sur la défaillance de l’État.
Idir Yatafen pour Tamurt


