ALGERIE (TAMURT) – Même si les militaires algériens jouent la carte de l’entêtement en refusant de libérer l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré injustement depuis le 16 novembre 2024, une pression terrible s’abat sur les décideurs algériens, surtout sur le président Abdelmadjid Tebboune. Selon des journalistes de l’APS, qui connaissent les rouages du régime algérien, Tebboune est pour la libération de Sansal, mais les militaires, les vrais décideurs, refusent de manière catégorique.
L’affaire Sansal continue de secouer le régime algérien, mais si d’apparence les apparatchiks de ce pays font semblant qu’ils gèrent la situation, ils cachent leur panique. Ils sont nombreux, des nababs du régime, qui ont peur de perdre leurs biens immobiliers en France et même de perdre leurs cartes de séjour. Des anciens militaires craignent aussi de se voir cités lorsque les services secrets français dévoileront au grand public les casseroles que certains responsables algériens traînent. « Vous savez comment font les services secrets français. Il leur suffit de balancer certains documents secrets sur des hommes du régime algérien et sur leurs fortunes à un journaliste, et un livre sera oublié. Voilà ce que craignent aussi les hommes du régime algérien, ce qui accentue la pression sur Tebboune, qui fait semblant de tenir tête à la France », nous révèle un journaliste de l’APS.
Sur le plan international, l’Algérie est de plus en plus isolée et l’affaire Sansal est arrivée au mauvais moment pour fragiliser encore le pays. « Des proches de Tebboune ont demandé au moins de livrer Sansal et de lui interdire de quitter le pays, mais il semble que ce n’est pas Tebboune qui décide », nous fera savoir le journaliste de l’APS. Il dit aussi qu’ils sont nombreux, des ministres et des conseillers à la présidence, qui espèrent la libération de Boualem Sansal. « L’Algérie gagne quoi en maintenant Sansal en prison ? Rien, si ce n’est « des problèmes », insiste notre interlocuteur.
Ils sont nombreux aussi ceux qui pensent que cette affaire de Sansal peut provoquer la chute de Tebboune. Il paraîtrait que des clans militaires hostiles à Tebboune seraient en contact avec les autorités françaises. C’est possible dans un régime aussi mafieux que celui de l’Algérie.
Idir Yatafen