Batna : Un professeur violement agressé par deux gendarmes à l’intérieur d’une brigade

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À Batna un professeur violement agressé par deux gendarmes à l’intérieur d’une brigade
À Batna un professeur violement agressé par deux gendarmes à l’intérieur d’une brigade

BARIKA (TAMURT) – « Il y a Dieu dans le ciel et nous en bas ». Ce sont les paroles que les gendarmes ayant sauvagement agressé un professeur d’école à Barika, dans la wilaya de Batna, en Algérie, ont dit à leur victime Debbache El-Djemaï, selon son propre témoignage, rapporté dans une vidéo posté sur les réseaux sociaux. L’agression a eu lieu à l’intérieur même d’une brigade de gendarmerie, ce qui nous rappelle celle, meurtrière, qu’a subie le jeune kabyle Guermah Massinissa en 2001, en Kabylie.

Debbache El-Djemaï, qui travaille comme professeur dans une école à Barika (Batna) a vécu le cauchemar, samedi 15 novembre. Il s’est rendu à la brigade de gendarmerie de cette localité pour demander des nouvelles de son jeune frère, qui venait d’être interpellé. Il ne s’attendait pas à ce qu’il soit sauvagement agressé. Dans la vidéo qu’il a postée sur Facebook, le visage couvert de sang à cause d’une blessure visible au front, il dénonce sa lâche agression par deux gendarmes. Après l’avoir frappé, ils l’ont insulté et chassé de la brigade. « Les fonctionnaires m’ont poursuivi jusqu’à l’extérieur et m’ont dit : il y a Dieu dans le ciel et nous en bas », s’est-il indigné.

Craignant que cette affaire suscite une protestation violente de la part des habitants de la région, les autorités algériennes ont fait appel à l’oncle maternel de la victime, habillé en tenue religieuse, pour calmer les esprits. « Nous savons que les hautes autorités du pays ont pris au sérieux cette affaire et que des mesures sont prises. Il ne faut pas laisser les pyromanes exploiter cet acte isolé afin d’entamer la crédibilité de notre pays », a-t-il appelé, tout en récitant des sourates coraniques pour convaincre ses auditeurs.

Pour rappel, dernièrement, un ex cadre du Croissant-Rouge algérien (CRA), Yacine Benchattah, et sa collègue Hadjer Zitouni, avaient ouvertement accusé des gendarmes algériens de les avoir violentés sur instigation de Ibtissam Hamlaoui, la cheffe du Croissant-Rouge algérien (CRA).

Arezki Massi

2 Commentaires

  1. Quelle merveilleuse démonstration de service public ! On pensait naïvement que la gendarmerie servait à protéger les citoyens ; mais non, visiblement à Barika on offre en prime une leçon de théologie appliquée : « Dieu dans le ciel, nous en bas ». Rien de tel qu’un petit rappel métaphysique… asséné entre deux coups, pour remettre un professeur trop curieux à sa place. C’est sûr qu’avec des arguments aussi spirituels, on ne peut qu’être convaincu.

    Et puis, quelle organisation ! Agression dans une brigade, visage ensanglanté, insultes… On croirait presque à un remake non-autorisé des événements de 2001, mais en version « service express ». Heureusement, les autorités ont eu la lumineuse idée de dépêcher l’oncle religieux pour calmer tout le monde. Un peu de Coran par-ci, un appel à éviter les « pyromanes » par-là, et hop, circulez, il n’y a rien à voir. C’est vrai que la priorité, ce n’est pas l’agression elle-même : c’est surtout que ça ne fasse pas mauvaise publicité.

    Sans oublier, bien sûr, que ce n’est pas la première fois que des citoyens racontent avoir été malmenés — mais ne tombons pas dans l’exagération : tout cela n’est certainement qu’une succession d’actes isolés qui se répètent très régulièrement. Une pure coïncidence statistique, on imagine.

    Bref, si l’objectif était de renforcer la confiance entre population et institutions… on peut dire qu’ils innovent. Malheureusement, pas dans le bon sens

  2. Voilà ce qu’elle fait, les gendarmes aux professeurs d’éducation ! L’Algérie, pays de merde !! Je le dis et je signe. Elle est censée protéger la population !

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