Crise algéro-française : Tebboune baisse d’un ton

ALGER (TAMURT) – « La riposte graduée » enclenchée par le ministre français de l’Intérieur contre Alger en réponse au refus du régime algérien de réadmettre la première liste de 60 de ses ressortissants expulsés, a clairement fait baisser le ton au locataire d’El Mouradia.

Dans un entretien accordé à trois journalistes de médias publics et diffusé, hier soir, sur la télévision algérienne, Abdelmadjid Tebboune a usé de déclarations tempérées qui tranchent avec les propos acerbes qu’il a tenus antérieurement. Cela vient après que Bruno Retailleau ait suspendu l’accord de 2007 permettant aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens de venir en France sans visa.

« Pour ne pas tomber dans le brouhaha ni le capharnaüm politique là-bas (en France), je dirais seulement trois mots : nous on garde comme unique point de repère le président Macron », a répondu le Abdelmadjid Tebboune à la question du journaliste d’El Moudjahid, Brahim Takheroubte, sur les tensions entre la France et l’Algérie. Le président adoubé par la junte militaire algérienne a tenté de sous-estimer la dégradation de sa relation avec Macron en évoquent « un moment d’incompréhension », tout en affirmant qu’«il reste le président français et tous les problèmes doivent se régler avec lui ou avec la personne qu’il délègue, à savoir les ministres des Affaires étrangères entre eux ». Dans ce sillage, il déclare qu’Emmanuel Macron est « mon alter ego, on a eu des moments de sirocco, des moments de froid » et que « c’est avec lui que je travaille ». Ce changement d’attitude intervient face à la détermination du ministre français de l’Intérieur d’engager un bras de fer avec Alger.

A la suspension de l’accord de 2007 qui exempte de visas les détenteurs algériens de passeports diplomatiques, Bruno Retailleau envisage aussi dans sa « riposte graduée » la dénonciation des accords de 68, la restriction des visas et des sanctions contre Air Algérie. Le gel des avoirs des dignitaires et généraux algériens sur le territoire français n’est pas à écarter.

Arezki Massi