
ALGER (TAMURT) – « On sera au rendez-vous pour dire halte à la répression ». C’est par ces mots que Me Ouali Sofiane, avocat au barreau de Bgayet, a réagi à la nouvelle de la fixation de l’audience dans l’affaire des 15 militants kabyles de Bgayet pour le 25 décembre prochain. Lui-même est poursuivi dans ce dossier. Plus d’un an après l’arrestation de ces militants, dont certains sont placés sous mandat de dépôt, à l’instar de Mira Moknache et Khoudir Bouchelaghem, les avocats de la défense pourront enfin plaider en faveur de leurs clients, injustement détenus.
Plus de quatre mois après l’examen, le 28 mai dernier, par la chambre d’accusation de la cour d’Alger du dossier de Mira Moknache et de ses quatorze co-accusés kabyles, l’instance judiciaire en charge de cette affaire a annoncé la fixation d’une première audience pour le 25 décembre prochain. Pour rappel, ces 15 militants, issus du département de Bgayet, en Kabylie, ont été arrêtés dans la nuit du 09 au 10 juillet 2024. Leur arrestation s’inscrivait dans le cadre d’une répression sans précédent qui continue de s’abattre sur le peuple kabyle depuis plus de cinq ans. Parmi les personnes arrêtées dans cette affaire figure l’universitaire Mira Moknache, à la suite d’une perquisition. Elle avait passé 11 jours en garde à vue avant sa présentation en compagnie de pas moins de quatorze de ses compatriotes kabyles devant le juge d’instruction près le pôle judiciaire spécialisé du tribunal de Sidi M’hamed à Alger.
Huit militants, dont Khoudir Bouchelaghem, qui venait juste de purger une peine de trois ans de prison ferme dans les geôles algériennes à cause de son militantisme pour le droit à l’autodétermination de la Kabylie, a été placé en détention provisoire. Les autres militants ont été placés sous contrôle judiciaire, comme c’est le cas de l’avocat Sofiane Ouali. Celui-ci était dans le viseur du régime algérien, car il n’hésitait pas à assurer la défense de Mira Moknache et d’autres militants kabyles dans plusieurs affaires. Il a été en effet arrêté et présenté devant la même juridiction, le 18 juillet 2024.
Pour Me Sofiane Ouali, « cette affaire est directement liée » à son « engagement professionnel en tant qu’avocat des droits de l’homme ». Resté inébranlable face aux pressions des autorités algériennes, ce jeune avocat se dit déterminer à défendre les causes justes, « malgré les épreuves », et cela, « avec foi et persévérance ».
Lyes B.

