KABYLIE (TAMURT) – En prévision de la tenue de l’élection présidentielle algérienne le 07 septembre prochain et redoutant un énième ‘’zéro vote‘’, le régime algérien a lancé une nouvelle offensive répressive contre les militants kabyles. Le département de Vgayet a été particulièrement le théâtre, la semaine passée, de plusieurs arrestations et perquisitions opérées par la police algérienne. Finalement, aucune mesure d’apaisement n’est envisagée par le régime algérien, qui maintient sa chasse aux militants kabyles.
Le régime colonial algérien ne veut tolérer aucune voix dissidente ou discordante. Par la force et la répression, il traque les militants kabyles, qui refusent de courber l’échine. Une simple prise de position exprimée sur les réseaux sociaux met le régime algérien hors de lui-même. Début juillet, l’ex détenu politique Madjid Aggad, originaire de Saharidj, dans le département de Tuvirett, a été interpellé et placé en garde à vue pendant dix jours.
Le 11 juillet, il a été présenté devant juge d’instruction près le tribunal de Bouira, lequel avait ordonné son placement sous mandat de dépôt. Militant indépendantiste, Madjid Aggad a quitté la prison algérienne de Koléa en mai dernier après avoir purgé une peine injuste de deux ans de prison. Dans le département de Vgayet, des agents de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) ont effectué, lundi 08 juillet, une descente dans la maison de la militante Mira Moknache, à El Kseur, et ont procédé à son arrestation. Elle est placée en garde à vue au commissariat central de Vgayet. Sa famille a été empêchée de lui rendre visite. Les prises de positions de cette militante kabyliste en faveur de la Kabylie dérangent le régime algérien. Son avocat Me Sofiane Ouali, l’ex-détenu d’opinion Khoudir Bouchelaghem, ainsi que Rafik Belayel, Tahar Achiche et Ghilas Benkerou ont été à leur tour arrêtés par la gendarmerie algérienne dans la nuit du 9 au 10 juillet, à 3 heures du matin, dans la ville côtière de Tichy. Malek Boudjemaa, ancien détenu, et son fils ont été également interpellés. Tous ces citoyens kabyles originaires du département de Vgayet sont placés en garde à vue. Aucune information n’a filtré sur les motifs de leur arrestation.
Pour sa part, l’ex détenu Mustapha Akkouche, natif d’Akbou, a été interpellé, hier, à l’issue d’une perquisition opérée par la police algérienne à son domicile familial. Ce militant indépendantiste a déjà purgé une peine de 11 mois de prison. Il a été faussement accusé de terrorisme sur la base de l’article 87 bis du code pénal algérien. Ainsi, à deux mois de l’élection présidentielle algérienne, prévue le 07 septembre prochain, le régime algérien lance une nouvelle offensive répressive. Redoutant un énième zéro vote en Kabylie, il veut museler toute voix dissidente. Toutefois, le peuple kabyle ne se fait aucune illusion. Il est convaincu que son salut réside dans le recouvrement de son indépendance.
Face à cette répression, il ne peut compter que sur sa propre mobilisation et sur la solidarité internationale. La diaspora kabyle s’efforce à internationaliser la cause kabyle auprès des instances onusiennes et l’opinion internationale. A l’intérieur de la Kabylie, de louables actions de protestations sont initiées pour dénoncer cette répression sans précédent. En effet, le 10 juillet dernier, une grève générale a été organisée dans la ville d’El Kseur, où réside la militante Mira Moknache. Une même action a été observée dans la région natale de l’avocat Sofiane Ouali, à Ath Abbas.
Arezki Massi